Les choses sérieuses commencent pour Felipe VI. Mercredi, quelques jours après son couronnement, le nouveau roi d'Espagne et la reine Letizia ont ainsi reçu les membres des forces armées et la garde civile au Palais Royal de Madrid. Une journée chargée pour le récent successeur de Juan Carlos 1er qui a appris le matin même qu'un juge avait décidé de maintenir en inculpation sa soeur, l'infante Cristina, dans le cadre de l'affaire Noos. Ce scandale portant sur le détournement de 6,1 millions de fonds publics a éclaté en 2011...
Mais dans le patio de l'Armurerie royale, Felipe d'Espagne, concentré sur sa tâche, n'a rien laissé transparaître. Mercredi 25 juin à Madrid, il ainsi salué les représentants des forces armées et prononcé un discours en leur honneur. "Les forces armées sont le fidèle reflet d'une Espagne moderne, efficace et solidaire", a-t-il déclaré au micro. "Je suis très conscient des difficultés que vous traversez. (...) Je m'engage à être toujours avec vous", a ajouté le souverain, "très fier" d'être leur chef.
Le visage parfois fermé, Felipe d'Espagne a toutefois échangé quelques regards et sourires complices avec Letizia, aux côtés de laquelle il a fait sa première apparition publique en tant que roi le 21 juin aux victimes d'attentats terroristes. Toujours élégante dans un tailleur beige, la reine consort a une nouvelle fois éclaboussé l'événement de sa classe aux côtés du roi, dont elle est le soutien numéro un. Et le successeur en a actuellement bien besoin, lui qui vit actuellement son baptême du feu.
Après avoir annoncé la nouvelle organisation de la Maison Royale, avec la suppression du secrétariat au Prince des Asturies mais la création d'un autre pour ses parents Juan Carlos et Sofia, Felipe VI se rend en effet ce soir, jeudi 26 juin, en Catalogne pour présider une cérémonie de remise de prix pour la Fondation Prince de Gérone. Un déplacement délicat dans une région où les indépendantistes se font de plus en plus nombreux. Felipe pourra toutefois encore compter sur le soutien de Letizia, également attendue à Gérone, comme dans toutes les épreuves qui pourraient désormais atteindre la famille royale, à commencer par un éventuel procès pour l'infante Cristina...
Celle-ci est mise à l'écart de l'agenda de la Maison royale depuis qu'a éclaté en décembre 2011 le scandale Noos au coeur duquel se trouve son mari, Iñaki Urdangarin, mis en examen pour six chefs d'inculpation. Il encourt plus de vingt ans de prison pour le détournement de 6,1 millions d'euros de fonds publics. Le juge José Castro, du tribunal de Palma de Majorque, a clos son enquête mercredi (25 juin) et maintenu l'inculpation de Cristina d'Espagne pour "deux délits présumés contre le Trésor public et un pour blanchiment de capitaux". Il a expliqué que les délits de fraudes fiscales dont il soupçonne Iñaki Urdangarin "auraient difficilement pu être commis, sans, au moins, la connaissance et l'accord de son épouse". Soupçonnée de "fraude, escroquerie et trafic d'influence", l'infante Cristina a fait appel mais pourrait avoir droit à un procès, un premier coup dur pour le roi Felipe.
Le procès de Cristina n'est cependant pas encore programmé.