C'était la bonne nouvelle que la famille royale espagnole espérait avoir après des années de soupçons sur l'ex-roi Juan Carlos Ier. Ce dernier n'est plus poursuivi par la justice, après qu'elle a décidé de classer sans suite les trois enquêtes qui visaient le père de Felipe VI pour des affaires d'argent pas très nettes... A l'époque, pour échapper à l'opinion publique, Juan Carlos s'était exilé temporairement aux Emirats Arabes Unis, à Abu Dhabi plus précisément, pour plus de tranquillité en attendant que les choses se tassent. Mais alors qu'il est désormais libre de revenir en Espagne sans craindre la moindre interpellation, Juan Carlos a décidé de passer un peu plus de temps que prévu sur là-bas.
Un choix qu'il a expliqué à son fils dans une lettre dévoilée par la maison royale : "Je préfère, pour l'instant, pour des raisons qui appartiennent à ma sphère privée et qui ne concernent que moi, continuer à résider de façon permanente et stable à Abu Dhabi, écrit-il. Une fois connues les décisions du parquet général, par lesquelles ont été closes les enquêtes dont je faisais l'objet, il me semble opportun de songer à mon retour en Espagne, mais pas dans l'immédiat".
A 84 ans, Juan Carlos Ier explique avoir été très bien accueilli à Abu Dhabi et apprécier la nouvelle vie qu'il y mène depuis deux ans : "J'ai trouvé la tranquillité, en particulier pour cette période de ma vie, bien que, naturellement, je reviendrai fréquemment en Espagne". S'il a choisi de continuer de s'établir aux Emirats Arabes Unis, c'est principalement pour lui, évidemment, mais aussi pour le reste de la famille royale, éclaboussée par le scandale qu'ont causé les différentes affaires auxquelles il était mêlé : "Je suis conscient des conséquences pour l'opinion publique des événements passés de ma vie privée et je les regrette sincèrement".
Pour rappel, la justice avait soupçonné Juan Carlos d'avoir touché une commission - 100 millions de dollars - sur le contrat de construction d'une ligne ferroviaire reliant La Mecque et Médina. Il avait également été soupçonné d'utiliser les cartes de crédit d'un officier de l'armée de l'air espagnole et d'un entrepreneur mexicain et d'être le propriétaire présumé d'un trust sur l'île de Jersey, considéré comme paradis fiscal au regard du service de prévention du blanchiment de capitaux.