François Hollande joue à fond la carte de la transparence. Après des révélations de France Info, le président a confirmé aujourd'hui, mercredi 4 décembre, dans une déclaration de l'Élysée à l'AFP, qu'il avait bien été "hospitalisé quelques jours" en février 2011, "pour une hypertrophie bénigne de la prostate". Une information que venait déjà de confirmer à la radio son Premier ministre Jean-Marc Ayrault.
L'opération ayant eu lieu en dehors de son mandat ou de sa campagne présidentielle, François Hollande n'était pas obligé de commenter l'information. Mais le président, dont la prise de poids a récemment beaucoup fait parler, a souhaité la confirmer, apportant au passage quelques détails, histoire de rassurer tout le monde. Il précise ainsi que l'opération s'est déroulée dans un service d'urologie du CHU Cochin en février 2011, soit quelques semaines avant le début de la primaire socialiste, et qu'"à la suite de cette intervention, aucun suivi médical n'a été jugé nécessaire". Le compagnon de Valérie Trierweiler rappelle également que "deux bulletins de santé ont été publiés" depuis le début de son mandat, comme il s'était engagé à le faire tous les six mois, indiquant que son état de santé était "normal".
Mais avant François Hollande, c'est Jean-Marc Ayrault qui a confirmé l'information, sur RTL. "Il n'était pas président de la République quand il a eu cette petite opération bénigne", a-t-il déclaré, avant d'ajouter : "L'Élysée l'a confirmé, non ?" Sauf que manque de chance ou de communication entre les deux hommes, le président, justement, ne l'avait toujours pas confirmé ! Toujours est-il que le chef du gouvernement a rassuré tout le monde. "Le nombre de Français hommes qui sont confrontés à des problèmes de prostate à partir de la cinquantaine, c'est assez banal. (...) Ne faut-il pas respecter ça ? Est-ce qu'on est toujours obligé d'étaler sa vie privée ?", a-t-il demandé.
Cette histoire rappelle en tout cas combien la France reste marquée par le précédent François Mitterrand, dont le cancer avait été dissimulé grâce à des bulletins de santé mensongers signés de son médecin. Et dans une moindre mesure par Georges Pompidou, dont la maladie avait été dissimulée jusqu'à l'annonce de son décès totalement inattendu pour ses concitoyens, alors qu'il était toujours en fonction, un soir d'avril 1974.
L'annonce de l'hospitalisation "secrète" de François Hollande intervient alors que l'ancien président Jacques Chirac (81 ans) a été opéré du rein pour un problème bénin, lundi 2 décembre. Présent au musée du Quai Branly pour les 30 ans du groupe agricole Sofiprotéol, le président lui a adressé mardi ses "voeux de prompt rétablissement". Les deux hommes s'étaient justement retrouvés quelques jours plus tôt dans cette salle du musée, où Jacques Chirac, dont la santé est fragile depuis plusieurs années et un AVC en 2005, était apparu affaibli mais très heureux. Depuis, son gendre Frédéric Salat-Baroux a assuré qu'il allait "très bien" et que l'ex-président sortirait de l'hôpital d'ici à quelques jours.