En couverture de Technikart, grimé en élégant homme bien plus âgé, l'écrivain et réalisateur Frédéric Beigbeder offre son regard sur la recherche de la "vie éternelle" et l'immortalité, au moment où sort son nouveau livre, Une vie sans fin. L'occasion de parler de sujets très personnels, notamment ses proches qui l'ont quitté trop jeune et sa benjamine, Oona, 2 ans.
On le connaît comme un infatigable fêtard qui connaît tous les lieux les plus tendance de la nuit parisienne. Mais il a également dû affronter la fragilité de la vie avec la mort d'amis proches : "Récemment encore, Philippe Vecchi nous a quittés, à 53 ans. Comme son ami Jean-Luc Delarue ou moi, Philippe ne détestait pas la fête, la nuit, les excès. L'espérance de vie française, pour un homme, est de 78 ans. Je dis souvent que, me concernant, ça me paraît très optimiste. Si je pense à Vecchi, il me reste une année à vivre. Il y a urgence !"
Le fait d'être de nouveau père et d'avoir déménagé au Pays basque lui a donné à réfléchir et il se tourne désormais vers le futur. Il s'interroge notamment beaucoup sur la transmission : "L'éducation d'un enfant ou la publication d'un livre, ce sont deux manières d'espérer avoir une postérité." Déjà papa de Chloë (18 ans) dont la mère est la comédienne et romancière Delphine Valette, il a redécouvert les joies de la paternité il y a un peu plus de deux ans en devenant quinquagénaire, avec l'arrivée d'Oona, née de son mariage avec le mannequin Lara Micheli : "J'ai découvert la notion de matin, qui n'est pas désagréable. C'est fou comme les journées sont longues quand tu es debout à 7h. Alors que si on te sort du lit à 14h, on a honte de vivre !"
Il y a six mois dans Le Figaro Magazine, il déclarait déjà : "Pour moi, la paternité, c'est deux choses : 1) c'est ce qui a donné un sens à ma vie depuis dix-huit ans ; 2) c'est ce qui m'empêché de mourir. Mais contrairement à [Kurt Cobain, à qui il faisait référence, ndlr], je ne me suis pas suicidé. (...) Père est un job dont on n'a pas le droit de démissionner."