Gérard Depardieu dévoile son visage, le sien, qu'il revendique et assume, pas celui que les médias font de lui, "aléatoire", à travers son autobiographie Ça s'est fait comme ça. Il était l'invité de l'émission d'Augustin Trapenard sur France Inter ce 28 octobre et a continué les confidences avec bonhomie, parlant des Français, de la France mais aussi de ses frasques et des absents.
"En France, on ne dit plus rien", clame Gérard Depardieu, regrettant que les habitants aient peur de parler. Mais s'il n'est pas toujours délicat avec son pays, il l'affirme : "J'aime beaucoup les Français, mais je ne suis pas tendre avec leurs dirigeants." Et d'ajouter : "Bien entendu, je suis français !", qualifiant le député - Yann Galut - qui voulait qu'on lui retire sa nationalité "d'abruti". La polémique était née après son départ en Belgique pour raison fiscale, une décision jugée minable par le Premier ministre de l'époque, Jean-Marc Ayrault. L'acteur avait voulu rendre son passeport français et était tombé dans les bras de son ami Vladimir Poutine, qui lui en offrait un de son pays, flambant neuf.
Gérard Depardieu assume ses coups d'éclats, même si c'est parfois c'est difficile. Il se souvient de ses frasques les plus invraisemblables, comme uriner dans un avion : "C'est formidable de pisser dans un avion. C'est pas formidable en soi, je vais pas pisser pour provoquer des choses, je pisse parce que j'avais vraiment envie de pisser. Cette femme [l'hôtesse qui l'a empêché de se lever pour se rendre aux toilettes] était en dépression nerveuse, elle me bloquait tout. Et puis il y a toujours des gens avec des téléphones portables qui se disent, encore un scandale, il était bourré... J'étais avec Edouard Baer, il ne boit pas, c'est un très bon compagnon de route, (...) et puis j'étais avec plein d'autres dans l'avion. Ce n'est pas déraper, je ne dis que ce que je vois. Et c'est vrai que lorsque je vais en Russie, je ris énormément. C'est vrai que tout le monde ne peut pas avoir la chance de rencontrer Vladimir Poutine... Il ne me fait pas rêver, personne, ce qui me fait rêver, c'est la vie. Quand je vais là-bas, je sens une énergie différente."
Les absents manquent à cet homme qui dévore la vie. Coluche, dont il parle dans son livre, n'est pour lui pas forcément un homme sympathique : "Il l'est devenu par la dérision." Pour lui, il manque des gens comme Truffaut, Miller... qui savent raconter des histoires. S'il est bon vivant et que les morts sont toujours avec lui, être seul ne lui fait pas peur : "La solitude, c'est comme un plat gigantesque dont on ne se satisfait jamais !" Seul impératif : parler. Le silence, c'est ce qui est le plus dur pour cet homme qui a eu tant de mal à parler dans sa jeunesse. Son enfance a été compliquée, violente, mais de toutes les épreuves - sa mère qui voulait avorter, ses errances, la prostitution... -, c'est le silence qui est le plus dur.
Ça s'est fait comme ça, un livre de Gérard Depardieu aux éditions XO