Gérard Depardieu et Fanny Ardant jouent la pièce de théâtre "La Musica" de Marguerite Duras à Riga en Lettonie le 29 août 2014© BestImage
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A l'occasion de la sortie de son autobiographie, Ça s'est fait comme ça, le monstre sacré du cinéma Gérard Depardieu a accordé une interview au magazine Le Point. Avec des clarifications, des phrases provoc' mais aussi de la poésie et des réflexions existentielles comme seul l'acteur peut en donner. L'homme franc n'élude aucun sujet, que ce soit le film à scandale Welcome to New York et le fait qu'il ne soit pas content de l'avoir fait. Les révélations seront aussi plus intimes, notamment lorsqu'il parle de ses parents et du fait qu'il n'a pas été désiré.
La mort, Gérard Depardieu y pense tout le temps, lui qui vit dans l'excès et l'assume. Difficile de croire que celui qui disait avoir arrêté boit 14 bouteilles d'alcool par jour comme il le raconte dans So Film, mais il est certain qu'il a dû souvent consommer sans modération et ce n'est pas vraiment bon pour la santé. Il veut profiter à fond de la vie et n'acceptera jamais l'idée que tout va finir un jour : "Je n'accepterai jamais. J'ai même survécu aux aiguilles à tricoter de ma mère. J'ai pas été voulu. Désiré, comme on dit. Je n'aurais pas dû naître. Je suis un survivant."
Sa mère voulait se faire avorter, mais il ne lui en veut pas : "C'est elle qui m'a raconté. Et avec un tel amour ! Elle ajoutait : 'Heureusement qu'il est venu !' Elle avait eu raison de le faire, d'ailleurs, elle voulait quitter le Dédé [son père, René], qu'elle aimait pourtant. Mais il se trouve que son père à elle et la mère du Dédé baisaient ensemble, et ça la faisait souffrir, la Lilette, car on lui volait son histoire d'amour. Il fallait partir et, pour reprendre sa liberté, sacrifier l'enfant. Elle en avait déjà deux ! A cette époque-là, on donnait la responsabilité au père, et comme le Dédé, il était pas tout à fait apte à nous élever, elle l'a fait, le sacrifice. J'étais Isaac, la Lilette, c'était Abraham. Manque de bol, Dieu a décidé que je vive."
Aujourd'hui, Gérard Depardieu se considère comme un citoyen du monde, continue de clamer son amitié à Vladimir Poutine qui lui a offert un passeport russe ("il est comme moi, il arrive de loin, et personne n'aurait misé un sou sur lui quand il était gosse"), et va partout : "Car j'ai plusieurs enfants de ventres différents, j'ai la famille que je me suis faite. Parfois des branches tombent parce qu'elles sont mortes, mais c'est pas moi qui les coupe. Des gens perdent la vie, mais ils ne perdent pas la vie, mais ils ne perdent pas l'amour, car ils vivent en moi." Son fils Guillaume, décédé en 2008, est toujours là. Le fils a souffert de la célébrité de son père, comme sa fille Julie : "Les gens sont jaloux du succès. C'est aussi à rajouter au chapitre 'pourquoi je me barre'. Les Français tuent leurs idoles."
La France, pour en parler, il dit "là-bas". Le pays a besoin d'un grand VRP qui nous représente à l'étranger, pas d'un politicien : "Sarkozy [qu'il a soutenu] a fait ses preuves comme VRP." A François Hollande, il dira à l'heure où on voulait lui ôter la nationalité française qu'il "avait de la chance d'être là, parce que ç'aurait dû être DSK, s'il ne s'était pas fait pincer la quéquette". Ce pays est pour lui maintenant "une petite chose dont on ne parle plus", et il ajoute qu'elle n'est "plus intéressante". "Faut pas dégoûter les gens, c'est tout", préconise-t-il pour la sauver.
Gérard Depardieu est actuellement en tournage du film The Valley of Love de Guillaume Nicloux ("et je prends pas d'argent pour ce film"), une oeuvre sur le deuil d'un enfant avec Isabelle Huppert et qui se déroule dans la Vallée de la mort en Amérique. Il avouera sans fard qu'il joue toujours avec une oreillette : "Oui, je n'apprends pas mon texte. J'ai une oreillette mais faut avoir plusieurs cerveaux pour bien s'en servir."
Retrouvez l'intégralité de l'entretien dans le magazine Le Point du 2 octobre
Ça s'est fait comme ça, un livre de Gérard Depardieu aux éditions XO
La mort, Gérard Depardieu y pense tout le temps, lui qui vit dans l'excès et l'assume. Difficile de croire que celui qui disait avoir arrêté boit 14 bouteilles d'alcool par jour comme il le raconte dans So Film, mais il est certain qu'il a dû souvent consommer sans modération et ce n'est pas vraiment bon pour la santé. Il veut profiter à fond de la vie et n'acceptera jamais l'idée que tout va finir un jour : "Je n'accepterai jamais. J'ai même survécu aux aiguilles à tricoter de ma mère. J'ai pas été voulu. Désiré, comme on dit. Je n'aurais pas dû naître. Je suis un survivant."
Sa mère voulait se faire avorter, mais il ne lui en veut pas : "C'est elle qui m'a raconté. Et avec un tel amour ! Elle ajoutait : 'Heureusement qu'il est venu !' Elle avait eu raison de le faire, d'ailleurs, elle voulait quitter le Dédé [son père, René], qu'elle aimait pourtant. Mais il se trouve que son père à elle et la mère du Dédé baisaient ensemble, et ça la faisait souffrir, la Lilette, car on lui volait son histoire d'amour. Il fallait partir et, pour reprendre sa liberté, sacrifier l'enfant. Elle en avait déjà deux ! A cette époque-là, on donnait la responsabilité au père, et comme le Dédé, il était pas tout à fait apte à nous élever, elle l'a fait, le sacrifice. J'étais Isaac, la Lilette, c'était Abraham. Manque de bol, Dieu a décidé que je vive."
Aujourd'hui, Gérard Depardieu se considère comme un citoyen du monde, continue de clamer son amitié à Vladimir Poutine qui lui a offert un passeport russe ("il est comme moi, il arrive de loin, et personne n'aurait misé un sou sur lui quand il était gosse"), et va partout : "Car j'ai plusieurs enfants de ventres différents, j'ai la famille que je me suis faite. Parfois des branches tombent parce qu'elles sont mortes, mais c'est pas moi qui les coupe. Des gens perdent la vie, mais ils ne perdent pas la vie, mais ils ne perdent pas l'amour, car ils vivent en moi." Son fils Guillaume, décédé en 2008, est toujours là. Le fils a souffert de la célébrité de son père, comme sa fille Julie : "Les gens sont jaloux du succès. C'est aussi à rajouter au chapitre 'pourquoi je me barre'. Les Français tuent leurs idoles."
La France, pour en parler, il dit "là-bas". Le pays a besoin d'un grand VRP qui nous représente à l'étranger, pas d'un politicien : "Sarkozy [qu'il a soutenu] a fait ses preuves comme VRP." A François Hollande, il dira à l'heure où on voulait lui ôter la nationalité française qu'il "avait de la chance d'être là, parce que ç'aurait dû être DSK, s'il ne s'était pas fait pincer la quéquette". Ce pays est pour lui maintenant "une petite chose dont on ne parle plus", et il ajoute qu'elle n'est "plus intéressante". "Faut pas dégoûter les gens, c'est tout", préconise-t-il pour la sauver.
Gérard Depardieu est actuellement en tournage du film The Valley of Love de Guillaume Nicloux ("et je prends pas d'argent pour ce film"), une oeuvre sur le deuil d'un enfant avec Isabelle Huppert et qui se déroule dans la Vallée de la mort en Amérique. Il avouera sans fard qu'il joue toujours avec une oreillette : "Oui, je n'apprends pas mon texte. J'ai une oreillette mais faut avoir plusieurs cerveaux pour bien s'en servir."
Retrouvez l'intégralité de l'entretien dans le magazine Le Point du 2 octobre
Ça s'est fait comme ça, un livre de Gérard Depardieu aux éditions XO