Le magazine Télérama du 7 mai 2014© DR
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Présent en couverture du magazine Télérama, Gérard Depardieu aborde en pages intérieures de la revue différents aspects de sa vie : son rôle dans Welcome to New York, librement inspiré de l'affaire DSK, ses excès, comme l'alcool, qu'il ne touche plus depuis cinq mois, et, bien sûr, le cinéma. Sincère, il est aussi cinglant et ne mâche pas ses mots lorsqu'un sujet lui tient à coeur.
Gérard Depardieu a quitté l'école à 13 ans et il en a été complexé jusqu'à 55 ans. A cet âge, il est soudainement devenu heureux de n'être jamais allé au lycée et de "ne pas y avoir été formaté". Il lit beaucoup - "même si ça m'est encore difficile car je lis comme un paysan qui n'a pas étudié à l'école" -, et sort moins, voit moins de gens, devient sauvage. Il ne s'épargne pas : "Déjà, je ne me supporte pas physiquement, je déteste me regarder. Mais se sont les autres surtout qui vous donnent des complexes. D'autant que j'ai toujours dû pratiquer les stratégies de survie. Petit, il m'a fallu empêcher ma mère de quitter la maison et le couple d'éclater. Nous étions pauvres. A 12 ans, en trafiquant les stocks de l'armée américaine basée à Châteauroux, je gagnais déjà plus d'argent que mes parents ; je les aidais. Notre histoire familiale était compliquée. Et mes feues grands-mères berrichonnes étaient un peu sorcières, l'une rebouteuse, l'autre pansait les plaies."
Cash avec lui-même, Gérard Depardieu est un électron libre qui dit tout ce qu'il pense, sur le cinéma français aussi : "Les films que je vois sont des 'dramatiques télé' [sic] des années 1980 ou de fausses comédies où tout le monde fait la gueule. Pour faire 5 millions d'entrées, il faut désormais faire une comédie raciste sur la frontière belge... Le cinéma français est dirigé par des HEC ou des énarques qui ont oublié le sens du récit. Oseraient-ils produire Kurosawa ou Bunuel aujourd'hui ?", clame l'acteur des Invincibles. Il vise manifestement par ces mots ici le film Rien à déclarer de et avec Dany Boon. Une comédie avec Benoît Poelvoorde qui a attiré 8 millions de spectateurs et qui raconte les conflits de deux douaniers, l'un belge, l'autre français, à l'heure du marché unique européen.
Si cet état du 7e Art français selon Depardieu n'est pas glorieux, l'acteur a un beau projet : "Je suis quand même heureux de tourner le prochain film d'Abdellatif Kechiche [La Vie d'Adèle], parce que c'est un passionné. Il veut raconter l'histoire de deux garçons arabes, je jouerai peut-être mon propre personnage. Je ne sais pas encore. Sauf que s'il me fait faire vingt-cinq prises comme il en a l'habitude, je risque de me sentir souvent souffrant..." Le film en question est La Blessure, dont le tournage est prévu pour la fin du mois d'août en Tunisie, précise Le Parisien. Il s'agit de l'adaptation du roman de François Bégaudeau, qui raconte l'été d'un adolescent de 15 ans.
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine Télérama du 7 mai
Gérard Depardieu a quitté l'école à 13 ans et il en a été complexé jusqu'à 55 ans. A cet âge, il est soudainement devenu heureux de n'être jamais allé au lycée et de "ne pas y avoir été formaté". Il lit beaucoup - "même si ça m'est encore difficile car je lis comme un paysan qui n'a pas étudié à l'école" -, et sort moins, voit moins de gens, devient sauvage. Il ne s'épargne pas : "Déjà, je ne me supporte pas physiquement, je déteste me regarder. Mais se sont les autres surtout qui vous donnent des complexes. D'autant que j'ai toujours dû pratiquer les stratégies de survie. Petit, il m'a fallu empêcher ma mère de quitter la maison et le couple d'éclater. Nous étions pauvres. A 12 ans, en trafiquant les stocks de l'armée américaine basée à Châteauroux, je gagnais déjà plus d'argent que mes parents ; je les aidais. Notre histoire familiale était compliquée. Et mes feues grands-mères berrichonnes étaient un peu sorcières, l'une rebouteuse, l'autre pansait les plaies."
Cash avec lui-même, Gérard Depardieu est un électron libre qui dit tout ce qu'il pense, sur le cinéma français aussi : "Les films que je vois sont des 'dramatiques télé' [sic] des années 1980 ou de fausses comédies où tout le monde fait la gueule. Pour faire 5 millions d'entrées, il faut désormais faire une comédie raciste sur la frontière belge... Le cinéma français est dirigé par des HEC ou des énarques qui ont oublié le sens du récit. Oseraient-ils produire Kurosawa ou Bunuel aujourd'hui ?", clame l'acteur des Invincibles. Il vise manifestement par ces mots ici le film Rien à déclarer de et avec Dany Boon. Une comédie avec Benoît Poelvoorde qui a attiré 8 millions de spectateurs et qui raconte les conflits de deux douaniers, l'un belge, l'autre français, à l'heure du marché unique européen.
Si cet état du 7e Art français selon Depardieu n'est pas glorieux, l'acteur a un beau projet : "Je suis quand même heureux de tourner le prochain film d'Abdellatif Kechiche [La Vie d'Adèle], parce que c'est un passionné. Il veut raconter l'histoire de deux garçons arabes, je jouerai peut-être mon propre personnage. Je ne sais pas encore. Sauf que s'il me fait faire vingt-cinq prises comme il en a l'habitude, je risque de me sentir souvent souffrant..." Le film en question est La Blessure, dont le tournage est prévu pour la fin du mois d'août en Tunisie, précise Le Parisien. Il s'agit de l'adaptation du roman de François Bégaudeau, qui raconte l'été d'un adolescent de 15 ans.
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine Télérama du 7 mai