C'est une Golshifteh Farahani libre, rêveuse, solaire et bien évidemment charmante que nous avons rencontrée dans le cadre du 68e Festival de Cannes. Lunettes de soleil sur le nez, dos à la mer, l'actrice franco-iranienne vient défendre Les Deux Amis, premier long métrage de Louis Garrel, dans lequel elle joue l'unique personnage féminin, au coeur d'un triangle amoureux/amical qui fait des vagues.
Troublante, celle qui créait récemment un nouveau scandale dans son Iran natal avec une couverture d'elle entièrement nue se confie à coeur ouvert sur Les Deux Amis, et notamment sur sa relation avec Louis Garrel : "Toute l'histoire est écrite pour moi, Vincent et Louis, assure-t-elle. Il y a une grande partie de moi qui est dans Mona parce qu'il a écrit ce personnage pour moi, inspiré par moi et en pensant à moi. Et il m'a dirigée aussi amoureusement que Vincent [Macaigne, NDLR]." La belle comédienne dit avoir "vu Mona dès qu'elle a commencé à être créée" pour la simple et bonne raison qu'elle était la compagne à la ville de Louis Garrel, et donc forcément, au coeur du processus de création. Et d'ajouter qu'elle était alors "en train de vivre ce que Mona vivait" dans le film. En effet, la jeune héroïne sentimentalement incertaine est en liberté conditionnelle, avec obligation de rentrer tous les soirs en prison. On ne saura jamais vraiment pourquoi. Et ce régime de "semi-liberté", Golshifteh l'a connu d'une manière "un peu différente" sans entrer davantage dans les détails – mais on imagine très bien qu'elle peut faire référence à son exil forcé en 2008 lorsque l'Iran la condamne à une interdiction temporaire de sortir du territoire et lui confisque son passeport, après avoir aux côtés de Leonardo DiCaprio dans Mensonges d'État.
Des points communs avec Mona, Golshifteh Farahani en trouve quelques-uns, comme "l'intensité et le fait de foutre la merde dans sa propre vie". "Mona a tendance à se brûler, explique-t-elle. Tout le monde me dit que moi aussi je me brûle, à me mettre dans des situations absurdes. S'il y a un endroit très haut, je saute d'abord et après je pense à comment je vais atterrir."
Plus proche qu'il n'y paraît de son personnage de fiction, la très belle Iranienne de 31 ans avoue être aussi "une grande rêveuse". "Oui je suis une rêveuse, de moins en moins, et de plus en plus. Juste que la façon de rêver commence à être différente, avec l'âge, les différents périodes de la vie, les gens qui changent", affirme-t-elle. Pas une seule fois elle n'utilisera d'ailleurs le mot "compagnon" pour qualifier Louis Garrel, à l'heure où certains médias avancent d'ailleurs qu'ils ne sont plus ensemble. "Dans l'amitié, dans l'amour, on a des mensonges, de la trahison, comme de la joie", nous dit-elle, en écho à ce film qui dépeint le "mensonge sans jugement", notion qui lui semble familière.
L'histoire des Deux Amis : Clément, figurant de cinéma, est fou amoureux de Mona, vendeuse dans une sandwicherie de la gare du Nord. Mais Mona a un secret, qui la rend insaisissable. Quand Clément désespère d'obtenir ses faveurs, son seul et meilleur ami, Abel, vient l'aider. Ensemble, les deux amis se lancent dans la conquête de Mona.
Les Deux Amis, en salles le 23 septembre.
Interview exclusive de Purepeople