Habituée du cinéma d'auteur iranien et français, Golshifteh Farahani détonne dans le casting du blockbuster musclé Tyler Rake 2, mené par Chris Hemsworth et disponible à partir du 16 juin sur Netflix. Certes, on l'a vue dans la superproduction Exodus de Ridley Scott mais cette fois, elle est dans un cadre encore plus explosif et testostéroné avec cette saga qui raconte les missions d'un mercenaire australien miraculé. Des défis au cinéma, ce n'est toutefois rien comparé à ce que la comédienne de 39 ans a vécu dans sa véritable vie. Exilée d'Iran depuis que son film, Mensonge d'Etat, provoque la colère du gouvernement iranien, elle a réussi à quitter son pays en 2009 après sept mois d'interrogatoire et malgré la confiscation de son passeport. Se décrivant comme une âme handicapée dans les colonnes de Madame Figaro dont elle fait la couverture, elle se confie également sur le sort de ses parents.
Fille de l'acteur et metteur en scène de théâtre et opposant de gauche au chah puis à l'ayatollah Khomeyni, Behzad Farahani, et de la comédienne et peintre Fahimeh Rahimnia, Golshifteh Farahani a grandi dans une famille engagée culturellement. Sa soeur, Shaghayegh, est également actrice, tandis que son frère Azarakhsh, est musicien et peintre.
Ils seront certainement embêtés
La promotion du film d'action Tyler Rake 2 dans lequel elle incarne Nik Khan, lui permet de parler de la situation en Iran et de son vécu douloureux au plus grand nombre. A la demande de Madame Figaro, elle s'exprime sur la situation de ses parents en ces temps troublés : "Ils sont venus en septembre me voir et, depuis, je ne les ai pas laissés partir. Ils sont là, à Paris. Mais ils vont rentrer. Ils seront certainement embêtés, mais on verra à quel point. Ma famille est assez connue, c'est plus compliqué pour le régime. Il ne peut pas faire n'importe quoi avec eux comme ils font avec les familles plus vulnérables qui ne sont pas connues..."
Ex-femme d'Amin Mahdavi, ancienne compagne de Louis Garrel et divorcée de psychologue Christos Dorje Walker, Golshifteh Farani essaie de trouver l'équilibre loin de ses terres. Parallèlement, elle use de son influence pour sensibiliser l'opinion sur la dégradation des droits en Iran et notamment pour les femmes. Voudrait-elle retourner dans son pays aujourd'hui ? Ses mots ont une résonance puissante : "L'Iran d'aujourd'hui n'est pas l'Iran que j'ai quitté, c'est un autre endroit où je me sentirais étrangère. Je suis une étrangère à Paris, une étrangère dans mon propre pays. C'est la tragédie de l'exil, on est de nulle part pour toute notre vie."
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine Madame Figaro du 16 juin 2023