Arrêté le 14 septembre à son domicile, Jean-Luc Delarue est resté dix heures en garde à vue avant de retrouver les studios pour l'enregistrement de Toute une histoire, son émission sur France 2. L'animateur est au coeur d'une affaire de trafic de cocaïne et d'après les premières informations révélées, les policiers ont retrouvé 16 grammes du produit stupéfiant à son domicile.
Marianne confirme ces informations avec la publication, dans leur nouveau numéro en kiosque depuis samedi, des détails de la déposition du 14 septembre de Jean-Luc Delarue. L'hebdomadaire politique s'est procuré le document explosif.
C'est peu après 6 heures du matin que Jean-Luc Delarue est interpellé. Il remet alors aux policiers huit flacons de cocaïne conditionnés dans un film plastique et un neuvième quasi vide. Le livreur est passé la veille à 18h40. Delarue explique en remettant les flacons : "C'est ce qu'il reste de la cocaïne qui m'a été livrée hier. J'en ai commandé 20 g, il doit en rester environ 16 g, car j'ai consommé l'équivalent de 4 g hier soir." Il dit s'être couché à 2h30 du matin.
La consommation de l'animateur est énorme. Il se fournissait auprès de Fares B. dit Kiks, 27 ans. C'est par l'intermédiaire d'une jeune fille, rencontrée lors d'une soirée qu'il a eu accès à ce fournisseur : "J'appelle une fille, Aurélie J., que je connais dans le monde de l'art. Elle sert d'intermédiaire entre le dealer et moi. Je l'ai rencontrée à la galerie K. où elle travaille, dans une soirée. Quelqu'un m'a dit qu'elle pouvait trouver un dealer et je suis allé lui demander. Lorsque je l'appelle, neuf fois sur dix, c'est pour commander de la cocaïne. Tout se passait par téléphone ou par texto. Je ne mettais jamais les quantités, car c'était entendu pour 20 g à chaque fois. Elle me rappelait quand le mec était là. Je descendais le chercher dans mon hall ou dans l'escalier." L'animateur-producteur a payé ce soir là 1 800 euros, comme d'habitude. Il se faisait parfois livrer au siège de sa maison de production. Dans cette audition, il annonce ses revenus : "J'estime mes revenus à 35 000 euros par mois et j'ai en plus mes cachets d'animateur de télévision". Donc, si on sait compter, il consacre 1/3 de ses revenus à acheter de la cocaïne !!! Le dealer et ses trois livreurs sont aujourd'hui incarcérés. Parmi ses clients prêts à débourser 90 euros pour un gramme de cocaïne, on compte des artistes, des vendeurs de tableaux, un consultant marketing, une monteuse et un fonctionnaire. On aimerait bien savoir si ces personnages là seront aussi mis en examen ?
Concernant ses habitudes de consommation, Jean-Luc Delarue explique dans sa déposition qu'il ne partageait quasiment jamais sa cocaïne : "Je consomme de la cocaïne régulièrement, sauf quand je suis en vacances. Je dois prendre environ 20 g par semaine. J'en consomme depuis plusieurs années, avec des pauses, et j'ai repris en mars 2010 après un arrêt de deux mois. Mais j'avais déjà arrêté quatre ans."
Un peu plus tard dans l'entretien : "J'ai pris conscience que je devais arrêter pour ma santé et mon équilibre mental". À la police qui l'interroge, Delarue évoque la rédaction douloureuse de son autobiographie comme l'un des facteurs aggravant sa consommation et plus particulièrement au mois d'août ou sa consommation a été "phénoménale" ! Il fera de même dans Gala la semaine suivant sa garde à vue. Depuis plus de 20 jours, il se soignait, comme il l'en avait l'intention, à la clinique de La Métairie, un établissement spécialisé dans le traitement des addictions, situé à Nyon, en Suisse romande. Il a d'ailleurs terminé sa cure samedi 23 octobre et il est de retour à Paris.
France Télévisions l'a suspendu indéfiniment de l'antenne. Il est remplacé à la présentation de Toute une histoire par une Sophie Davant qui s'en sort mieux que lui question audience.
Jean-Luc Delarue risque gros puisque le procureur de Nanterre vient d'ordonner un réquisitoire supplétif requérant sa mise en examen pour "acquisition et détention de cocaïne". Philippe Courroye, le fameux procureur de Nanterre n'envisage de ne rien lâcher dans ce dossier et Delarue a le moral dans les baskets...