Quelle aventure fascinante que ce documentaire sur Jean-Paul Belmondo. Il avait toujours refusé de faire écrire ses mémoires ou une quelconque autobiographie, mais cette fois il a dit oui. Parce que c'est son fils, Paul, qui en est l'initiateur : "J'avais l'envie de partager une époque que j'ai connue avec les autres. Je pense bien le connaître, même si on ne connaît pas toujours son père. [...] C'est un moment unique que je vis avec lui", raconte-t-il à Nice Matin. Le journaliste du quotidien était ravi de suivre Belmondo père et fils à Nice, au cours du tournage de ce film baptisé Belmondo par Belmondo, que Paul coproduit avec son grand ami le producteur et animateur Cyril Viguier, déjà auteur des documentaires à succès François Hollande : comment devenir président et Monaco, les coulisses du Rocher.
Belmondo par Belmondo est un documentaire sous forme de road movie et promène ainsi le monstre sacré du cinéma sur les lieux de tournage les plus mythiques. Il s'est rendu à Rome, où il a retrouvé Ursula Andress, sa compagne durant dix ans et partenaire à l'écran dans Les Tribulations d'un Chinois en Chine, qu'il n'avait jamais revue. A Nice, dans le studio de la Victorine, il a pu se rappeler du tournage de Joyeuses Pâques par exemple, tout en regrettant qu'il en soit presque fini de ces studios de la Côte d'Azur.
Accompagné de sa chienne Chipie, Jean-Paul Belmondo s'est confié à son fils pour le documentaire. Il a regroupé aussi ses amis, Charles Gérard (Le Guignolo) ou bien Charly Koubesserian, son maquilleur fétiche et Pierre Rosso, qui fut le chef de l'équipe de cascadeurs dans les grandes années de Bébel. Il faisait d'ailleurs lui-même ses cascades : "Lautner et moi, on en tremblait, il nous faisait peur, mais il était terriblement doué."
En interview, l'icône Belmondo fait part de son bonheur de tourner avec Paul : "Avec un autre, je ne l'aurais pas fait. [...] Ce sont des moments rares avec mon fils, j'en suis très heureux." Il fait aussi l'éloge de son public : "Je ne comprends pas les acteurs qui jouent les stars et refusent le contact avec le public. On lui doit tout." Il notera aussi les évolutions aujourd'hui dans l'attitude des fans avec les selfies : "Il n'y a même plus besoin d'écrire !"
Star comme lui, Alain Delon a défrayé la chronique après ses prises de positions sur la société. Jean-Paul Belmondo ne le chargera pas, mais reste sincère : "Je l'aime bien, c'est un ami, même s'il a un caractère difficile. Quand il débutait, il était déjà comme ça. On a toujours été amis, les chamailleries n'ont jamais rien changé à notre amitié" Pour rire, il raconte une anecdote : "Un jour mon habilleuse me dit que Delon met des talonnettes ( ...) alors j'ai demandé les mêmes. Et lui surenchérissait. On a arrêté à un moment parce qu'on devenait des géants !".Enfin, il parlera aussi de Jean Dujardin qui est souvent comparé à la légende qu'il est et qu'il a vu lors de la soirée au profit de l'association "Des Cantines Scolaires pour les Enfants du Sahel" à Cannes il y a quelques jours : "Je l'ai connu chez lui, quand il n'était pas encore célèbre. Mais contrairement à ce qu'on dit, ce n'est pas le nouveau Belmondo, il est différent, c'est le Belmondo de son époque. Il a du culot et de l'audace."
Belmondo par Belmondo, documentaire de quatre-vingt-dix minutes sur TF1 début 2015.