Bientôt à l'affiche de la comédie Les Gorilles (avec Manu Payet et Alice Belaïdi), JoeyStarr trace sa route et brille dans le cinéma français. Loin du Joey de l'époque rap-punk de NTM, celui qui voulait tout brûler avec son pote Kool Shen a mûri. Tout en gardant sa gouaille et un charisme évident.
Avec humilité et franchise, l'acteur de 47 ans s'est confié à So Film le temps d'un entretien sans fard. Le lecteur, lui, cherche à comprendre qui est JoeyStarr, ex-rebelle qui a quitté l'école en troisième, a longtemps vécu dehors, entre bagarres et expériences sous acides. "Je ne renie rien, je dis juste que je ne savais pas où j'allais", confie l'intéressé. Depuis, les portes du septième art se sont ouvertes à lui, et Didier Morville a su saisir sa chance, mettant sa gueule et son naturel au service du métier d'acteur. Polisse, Mafiosa et bientôt la mini-série 10% (imaginée par Dominique Besnehard dans laquelle JoeyStarr donne la réplique à Julie Gayet) sont autant d'exemples qui figurent dans la jeune filmographie de celui qui avait une gueule taillée pour le cinéma.
Pour autant, du haut de 47 ans, Morville revendique une forme de jeunesse dont il s'amuse : "Dès que je rase les quelques poils que j'ai sur le visage, les gonzesses pensent que j'ai dix ou quinze ans de moins. Et si je me rase la boule, tu peux en enlever dix ans de plus, je ressemble quasiment à un pré-pubère", croit savoir celui qui dit que "la négritude est un luxe".
Toujours avec ce sens de la provoc' qui est le sien, JoeyStarr avoue que les choses ont changé. Aujourd'hui, il dîne même à l'Élysée où le rhum est bon, semble-t-il. "En sortant de là, j'étais quand même bien fracassé", confie l'acteur qui s'y est rendu sur l'invitation de Julie Gayet et de son "fiancé". "Je paye mes impôts, je veux voir ce qui se passe", argue-t-il, avant de tacler Gérard Depardieu : "Contrairement à Gérard, je n'y suis pas allé pour qu'il m'arrange avec les impôts." S'il n'a pas changé sur certains aspects ("le capital sympathie, je m'en fous", dit-il par exemple), il avoue parfois "être obligé de faire des ronds de jambes pour obtenir des rôles importants". Pas sûr qu'à l'époque du Suprême, le turbulent Didier Morville faisait des ronds de jambes à son label Sony...