JoeyStarr : "Ma copine s'appelle Léa... J'ai pas honte de dire que je suis amoureux !"

De rappeur agressif aux dents dorés, JoeyStarr est devenu un acteur nommé aux César. Cette transformation est un leurre, la star française reste ce qu'il est avant tout, une personnalité charismatique et talentueuse qui reste fidèle à elle-même et aux autres. Dans le supplément Next de Libération, JoeyStarr, Didier Morville de son vrai nom, fait la couverture, grimé en Malcolm X et parle de tout mais surtout d'amour. Extraits.

Une membre de son staff le décrit ainsi : "C'est le garçon le plus intègre, le plus fidèle au monde. Il ne ressemble à personne. Et il te tend la main quand on sort du taxi. Qui fait ça de nos jours ?" Le rappeur-acteur gentleman se dévoile au fil de cet entretien et montre l'homme mature qu'il est, sans renier son passé trouble.

Didier, d'origine martiniquaise, grandit dans une cité. Vient le rap et la réputation sulfureuse, les bastons, les arrestations et la prison. Il est condamné plus de vingt fois par la justice et l'an dernier, il y était pour avoir menacé des personnes à l'aide d'un hachoir. Amoureux passionné, notamment de Béatrice Dalle, il véhicule aussi l'image de tabasseur, d'hôtesse de l'air par exemple. Aujourd'hui, il semble être assagi tout en ayant soigneusement garder les mêmes amis et le même manager depuis vingt ans.

Lors de l'interview, il garde ses lunettes, tout un symbole : "C'est Béatrice qui m'avait appris. Pour ne pas se faire emmerder, rester derrière. Je les quitte rarement. Même mon fils aîné me le dit, ouais." Il n'essaie pas de travailler son capital-sympathie mais découvre d'autres choses : "L'âge aidant [42 ans], les mécaniques se changent. Ça se calme."

A présent, JoeyStarr n'est plus qu'un chanteur, il possède la casquette d'acteur : "Ça m'est tombé dessus. Pour Le Bal des actrices [pour lequel il était nommé aux César comme meilleur second rôle], je devais juste composer la chanson de Charlotte Rampling et finalement, Maïwenn [la réalisatrice, ndlr] me veut et finalement je joue dedans. Waou. Avec Eric Rochant, le réalisateur de Mafiosa [série de Canal+ sur la mafia corse], j'apprends." Sa partenaire dans cette série, Hélène Fillières, dira de lui : "Je ne le vois plus comme le chanteur de NTM. Il devient quelqu'un d'autre."

JoeyStarr n'en est toutefois qu'à ses débuts : "Le chemin est long. J'aime dire que Maïwenn a fait de moi une actrice [rires]." Prochainement, on le verra sous la direction de Jacques Weber dans Le Coupeur d'eau, adaptation d'une nouvelle de Marguerite Duras. Côté musique, il sera le 19 juin au parc des Princes pour une date unique de NTM. De plus, il a écrit un album en prison, Ego Maniac, qui devrait sortir dans l'année.

Difficile de croire que cette vedette du rap français que l'on connaît pour son tempérament de feu se dévoilerait ainsi sur l'amour. Et pourtant, il ne cache rien : "Une femme-objet sans rien dans le cerveau non merci ; une relation consensuelle, aménagée, pffff. Il faut que j'en chie un peu, qu'on me tienne tête. J'étais amoureux de ma mère quand même, une sacrée bonne femme." C'est en toute honnêté qu'il parle de celle qui est aujourd'hui dans son coeur : "Ma copine s'appelle Léa, on se voit depuis plus d'un an, j'ai pas honte de dire que je suis amoureux. C'est une fille super-brillante, super-drôle. Quand j'aime, je crétinise grave. Un vrai abruti. Je me met en quatre."

Que pense l'intéressée de lui ? Léa, présente lors de l'interview, raconte son Didier : "Avant de le connaître, j'étais dans tous les clichés anti-JoeyStarr. Le type violent qui tabassait les femmes. Pas fascinée pour un sou. Puis on s'est croisés lors d'une soirée, il m'a adressé la parole et m'a ensuite appelée chaque jour, plusieurs fois par jour, pendant deux mois, élégant, juste pour dire bonjour, et moi j'ai tenu, résisté, en méfiance totale, l'avertissant qu'un plan cul ne m'intéressait pas, il a continué, j'ai baissé la garde, et voilà."

Avec ses airs d'homme abîmé, il rappelle Mickey Rourke. D'ailleurs, par l'intermédiaire de leur ami commun, le photographe Richard Aujard, il a fait passer un mot à JoeyStarr quand il était en prison. Malgré ses blessures de la vie et ses erreurs, il veut tout faire pour ne pas rater l'éducation de ses deux fils : "Le grand qui a 4 ans, file tout doux, le plus jeune, à seulement 2 ans, est déjà un petit con comme son père. Tu l'engueules, il se roule par terre comme un psychopathe !"

JoeyStarr est un homme mature, mais il n'a rien perdu de sa gouaille !