Une belle photo, très élégante, les Américains font les choses bien. Le glorieux journal du New York Times a rencontré le chanteur le plus célèbre de notre pays, Johnny Hallyday. Loin d'avoir la même notoriété qu'ici, le rockeur de 68 ans - anniversaire qu'il a fêté en famille à Los Angeles le 15 juin - vit tranquillement dans sa superbe maison de Pacific Palisades, en quasi-anonymat. L'occasion pour eux d'en tirer une interview confession. Histoire de comprendre ce que nous, leurs cousins du Vieux continent, on lui trouve à ce fameux Johnny.
Évidemment, le journaliste revient sur l'histoire Delajoux, pour situer l'affaire. Pour donner l'état d'esprit dans lequel Johnny Hallyday doit être. Quand on passe à côté de la mort, on aime d'autant plus la vie. La santé est bonne maintenant, il ne pourrait pas s'en plaindre. Il est heureux de pouvoir chanter, monter sur scène face à son public. "J'aime être sur scène, j'aime le public, j'aime voir les gens, ça a toujours été une partie de ma vie, depuis que j'ai 14 ans."
Il fume, un jour sur deux, il a survécu à six mariages et donc cinq divorces. Aujourd'hui, il est fou de sa douce Laeticia et très heureux. On l'aime aussi, elle est un peu l'incarnation de la bonté à l'état brut. Les Américains la découvrent. Branchée, sexy, combative, elle élève d'une main de fer dans un gant de velours leurs deux filles, adoptées au Vietnam, Jade, 6 ans, et Joy, 3 ans. Toute la famille est actuellement en vacances dans sa propriété de Saint-Barth jusqu'au 8 août, date à laquelle Johnny devra rentrer à Paris pour peaufiner sa pièce de théâtre.
Un rescapé de l'amour.
Il y a le cinéma, la seule activité pour laquelle les Américains le reconnaissent dans la rue. "Ils ne savent même pas que je suis chanteur. Ils disent : Très bon film, man, nous vous avons vu dans L'Homme du train. C'est très étrange pour moi." On veut bien le croire.
Le public français n'a pas du tout cette approche. Il fait partie de la famille. De nombreuses générations n'ont pu passer à côté.
L'article du NY Times explique : "Il est difficile d'expliquer la place qu'il a dans la vie française - il a fait plus de 100 tournées, vendu plus de 100 millions de disques, a fait 47 albums en studio et 26 en live. Il a figuré sur plus de 2 100 couvertures de magazines, et sa page de Wikipedia en français est plus longue que celle de Jésus-Christ. Johnny Hallyday est aussi français que la baguette."
Voilà comment le définir. Un dieu.
Il fera sa première apparition sur les planches en septembre à Paris, dans une version française de Tennessee Williams, avec la pièce Paradis sur Terre, puis il entamera une nouvelle tournée en 2012 qui durera plus d'un an, avec une moyenne de quatre concerts par semaine et seulement un mois de congé. Les Français le suivront avec gourmandise. Johnny, d'ailleurs, sait comment parler de son public. Pour l'étranger, il les décrit ainsi : "Les Français gémissent beaucoup. Je déteste ça, je n'aime pas cela. Mais ils sont très fidèles, très fidèles, à ce qu'ils aiment. Ils peuvent dire de mauvaises choses sur moi, mais ils sont très fidèles."
Pour son dernier album, Jamais Seul, enregistré après sa guérison, Johnny Hallyday a parlé pendant deux mois avec ses paroliers préférés, Matthieu Chedid et Maxim Nucci, à propos de "la vie, l'amitié, l'amour et la déception, puis nous avons commencé à écrire des chansons peu à peu autour de ce que je ressentais."
Voilà ce qu'on lui trouve à Johnny. Il est vrai, il parle de ce qu'il ressent. Il ne cache rien. Les Américains ont dû le comprendre.