En salles depuis ce mercredi 6 janvier, La Fille du patron raconte l'histoire de Vital (Olivier Loustau), 40 ans, chef d'atelier d'une équipe de tricoteurs. Marié et père d'une petite fille, il tombe amoureux d'Alix (Christa Theret), 25 ans, venue à l'usine pour mener une étude ergonomique commandée par son père, le PDG de l'usine (Patrick Descamps).
Pour ce film qu'il a également réalisé, Olivier Loustau a posé sa caméra dans une usine de textile - Bel Maille, près de Roanne. Coproduit par Julie Gayet via sa société Rouge International, le long métrage se fait le témoin d'une histoire toute particulière illustrant parfaitement les réalités du monde ouvrier. En effet, alors que le réalisateur mettait en scène l'histoire d'une usine en déclin, Bel Maille tombait en redressement judiciaire au même moment. Julie Gayet, touchée par l'histoire du film comme de la réalité dont elle découlait, a confié à Charlotte Pouch le soin de réaliser un documentaire, Des Bobines et Des Hommes, racontant comment les salariés ont vécu le film - auquel ils ont participé, principalement en tant que figurants - et la mort imminente de leur entreprise.
Faire d'un univers industriel en déclin le cadre d'une comédie sociale
Le 20 septembre dernier, La Fille du patron était présenté en avant-première aux ex-salariés de Bel Maille, en présence de l'équipe du film. C'est cette même équipe qui, ce 5 janvier, dévoilait le film au public parisien dans le cadre d'une première au Gaumont Opéra. Pour l'occasion, le tapis rouge a été déroulé, et Julie Gayet n'a pas manqué d'aimanter les regards aux côtés de l'héroïne Christa Théret, laquelle retrouvait sur son chemin la réalisatrice de LOL, Lisa Azuelos (également coproductrice). Autour du réalisateur-acteur-scénariste Olivier Loustau, on retrouve Florence Thomassin, Pascal Descamps, mais aussi Déborah Grall, la petite-fille du grand Philippe Noiret.
Investie dans ce projet, peut-être d'une manière encore plus particulière du fait du contexte, Julie Gayet avait souligné l'importance de "tourner un film dans le monde ouvrier, sous-représenté dans le monde cinématographique", lors de la présentation du film au Festival du cinéma social et ouvrier de Carmaux (Tarn), en octobre dernier. "J'ai voulu situer l'action de mon premier film au coeur d'une usine et faire de cet univers industriel en déclin le cadre d'une comédie sociale", avait alors expliqué Olivier Loustau, fils d'ouvrier et l'un des interprètes fétiches d'Abdellatif Kechiche (La Faute à Voltaire, L'Esquive, La Graine et le mulet, Vénus noire, La Vie d'Adèle...).