Le prince William avait prédit, dans une allocution à l'Opéra de Sydney au soir même de son arrivée en Australie avec son épouse Kate Middleton et leur fils le prince George mercredi 16 avril 2014, que "des journées inoubliables" attendaient sa famille, dans ce pays qu'il chérit et admire tout particulièrement. La suite ne lui a pas donné tort : en visite jeudi 17 dans les Montagnes bleues, à une centaine de kilomètres à l'ouest de Sydney, en Nouvelle-Galles-du-Sud, son épouse et lui ont vécu une excursion vertigineusement mémorable...
Accueillis la veille par une foule en liesse qui en a pris plein la vue en découvrant la robe jaune citron signée Roksanda Ilincic choisie par Catherine (mais aussi la barboteuse du prince George, rappelant son père au même âge), le duc et la duchesse de Cambridge avaient tranquillement achevé leur journée inaugurale en Australie, au terme du gala en leur honneur à l'Opéra, chez le gouverneur général Peter Cosgrove. Dans sa résidence officielle locale, la Maison de l'Amirauté, le représentant de Sa Majesté la reine Elizabeth II, fraîchement investi dans ses fonctions (il a pris le 28 mars dernier la relève de son prédécesseur Quentin Bryce), a eu le plaisir d'offrir au prince George un grand wombat (marsupial australian à la physionomie adorable) en peluche. Couvert de cadeaux au fil de la visite (vêtements, vélo, bateau, etc.), le bébé de 8 mois aux joues rebondies a esquissé un semblant de sourire en regardant ce drôle d'animal, l'air un peu circonspect mais captivé.
Puis, jeudi, le prince de Cambridge passait la journée avec sa nourrice Maria Teresa Turrion Borrallo tandis que ses parents grimpaient - véhiculés, et non en mode rando, en dépit de leur tempérament sportif ! - dans la cordillère australienne à l'occasion d'une visite de soutien à la population de la ville de Winmalee, où 195 habitations avaient été réduites en cendre, en l'espace de quelques heures en octobre dernier, par des incendies dévastateurs - les pires feux de forêt de la région en dix ans. Le prince William avait d'ailleurs fait une allusion émue à la catastrophe en question dans son discours de la veille.
A l'arrivée des visiteurs britanniques, c'est comme si ce traumatisme, encore tout frais et dont les stigmates marquent encore le quotidien des habitants, n'avait jamais existé. Comme partout ailleurs, la foule n'était que joie, clameur et sourires ravis, et William et Kate, tout à leur mission de réconfort, n'ont pas ménagé leur peine pour combler leur public du jour. Le duc, qui avait déjà manifesté sur place sa sympathie pour les Australiens lors des inondations et des incendies de 2011, a su trouver les mots pour insuffler l'espoir, comme à ce couple qui a perdu la maison qu'il avait bâtie de ses mains, et auquel il a promis de revenir pour boire une tasse de thé quand leur nouvelle maison serait achevée. Le genre de petites gentillesses qui inspirèrent à ses interlocuteurs des comparaisons exaltées avec la bienveillance de sa mère la princesse Diana, qui nourrissait notoirement une grande affection pour l'Australie, ainsi que William le rappelait lui-même la veille, toujours dans son discours.
William et l'appel du vide, frissons garantis !
Après la rencontre du public - plusieurs centaines de personnes -, William et Kate Middleton se sont dirigés vers le belvédère du plateau de Narrow Neck, qui domine la vallée Jamison et d'immenses forêts d'eucalyptus auxquelles les Montagnes bleues doivent leur nom. Amateur de sensations fortes, William n'a pas hésité à approcher au plus près du bord de la falaise, se campant à 50 centimètres à peine du vide vertigineux pour observer des jeunes en train de faire de la descente en rappel, tandis que les officiels le surveillaient fiévreusement, pas franchement sereins : "Il a rendu tout le monde un peu nerveux, il a fait un pas en avant et a regardé en bas", a confié l'un d'eux, dirigeant la structure sportive, et précisant que le fils du prince Charles avait émis le souhait de revenir pour s'essayer au rappel. "Il était calme, il ne s'est pas préoccupé des consignes de sécurité, ce doit être son entraînement militaire", remarquait un autre. Catherine, elle, a préféré garder ses distances. Mais, à en croire un de ses hôtes, elle non plus n'aurait rien contre une initiation à la descente en rappel : "elle a admis qu'elle n'était guère habillée pour", lui aurait-elle dit. C'est vrai que sa robe courte blanche à motifs bleus signée Diane von Furstenberg, un modèle de la nouvelle collection à un peu plus de 300 euros (et qui s'est vendu en masse après son apparition !), et ses fameuses compensées Russell & Bromley n'étaient pas vraiment l'attirail le plus indiqué. Contemplant les "Trois soeurs", un groupe de rochers de grès fameux, William notait encore que c'était "l'endroit rêvé pour un pique-nique".
Au cours de leur journée à Winmalee, le duc et la duchesse de Cambridge ont également participé à la plantation d'un Corymbia ficifolia, un arbre à fleurs rouges, avec un groupe de 80 guides féminines dans leur fief, où acteurs de la vie politique locale, leaders d'influence, pompiers, policiers, écoliers et victimes étaient réunis. L'occasion d'une photo souvenir avec toutes ces jeunes filles, qui scandaient "Princesse ! Princesse !" plutôt que "Cheese" au moment de la pose.
Vendredi, le duc et la duchesse de Cambridge assisteront à un spectacle de Pâques au parc olympique de Sydney, puis se rendront à Manly pour visiter un hôpital pour enfants et rencontrer des sauveteurs.