Si sa belle-soeur Kate Middleton, enceinte de six mois, fait des étincelles en ce mois de janvier 2015, c'est bien le prince Harry qui a étrenné les plâtres de leur compte Twitter flambant neuf, Kensington Royal, lui grillant de peu la politesse : le 14 janvier, le frère cadet du prince William avait rendez-vous au palais St James avec, entre autres, la star de la NBA Carmelo Anthony. Le prince britannique faisait équipe avec le colosse des New York Knicks pour la cérémonie de remise de diplômes à des entraîneurs formés par CoachCore, le programme d'émulation et de formation sportive soutenu par Harry. Une rencontre dont il a pu conserver comme souvenir un maillot des Knicks floqué "Wales".
Quelques jours plus tôt, le fils du prince Charles apparaissait publiquement pour la première fois en 2015, deux semaines après avoir pris part à la messe de Noël de la famille royale à Sandringham, afin de témoigner son soutien à la France suite aux attentats terroristes perpétrés par les frères Kouachi et Amedy Coulibaly. Le 9 janvier, Harry se présentait ainsi à l'ambassade de France à Londres pour signer le registre de condoléances.
Mais outre ses missions officielles, le début d'année du prince Harry a été marqué par une intrusion littéralement "dramatique" dans sa vie personnelle : alors que le film Diana dans lequel Naomi Watts incarnait sa défunte mère Lady Di avait suscité en 2013 une levée de boucliers musclée de la part de la famille royale, c'est au tour d'une pièce de théâtre de remuer un peu de la fange des rumeurs qui entoure la mémoire de la regrettée princesse du peuple. Truth, Lies, Diana récupère notamment la thèse rebattue selon laquelle Harry, né en septembre 1984, serait non pas l'enfant du prince Charles, mais le fruit des amours de la princesse de Galles avec le Major James Hewitt, officier de cavalerie dans l'armée britannique qui fut son moniteur d'équitation et son amant pendant près de cinq ans.
Quand l'ex-amant de Diana réécrit (et antidate) leur histoire...
Lady Di avait fameusement avoué cet adultère en 1995 dans son interview incendiaire avec Martin Bashir dans le programme Panorama - entretien au cours duquel elle avait tout aussi fameusement désigné Camilla Parker Bowles comme "l'autre femme". La love story de la princesse, dont le mariage avait commencé à se déliter dès 1985, et du militaire avait été révélée en 1992 par le biographe royal Andrew Morton, dans Diana: Her True Story, et à nouveau mise en lumière en 1994 par l'ouvrage Princess of Love, d'Anna Pasternak. L'année suivante, Diana faisait face à Martin Bashir et déclarait à propos de James Hewitt : "Oui, je l'adorais. Oui, j'étais amoureuse de lui. Mais il m'a énormément déçue." Le Major avait été envoyé en Irak pendant la Guerre du Golfe, et leur romance n'y avait pas survécu. Libéré de l'armée en 1994, il ne lui avait fallu que quelques mois pour surfer sur leur histoire d'amour, collaborant à la rédaction de Princess of Love, adapté deux années plus tard en film. Dans les années qui suivirent, il choqua l'opinion publique en tentant de vendre à prix d'or la correspondance intime de Diana, en 2003, et en se faisant arrêter en état d'ébriété et en possession de cocaïne à la sortie d'un restaurant en 2004.
Au fil des ans, une rumeur tenace, se fondant sur de supposées similarités physiques, a suggéré que le prince Harry serait le fils biologique de James Hewitt, alors que le fils de Diana était déjà né au moment où a débuté son histoire avec l'officier, comme lui-même - ainsi que le garde du corps de la princesse - l'a officiellement déclaré en 2002, datant le début de leur histoire à 1986. Pourtant, le dramaturge Jon Conway fait dire à l'acteur qui joue le rôle de James Hewitt : "Diana et moi avons entamé notre relation plus d'un an avant qu'Harry naisse. Maintenant, cela ne prouve pas que je sois son père. C'est seulement une vérité dérangeante." Décidément sans scrupules, James Hewitt serait de mèche avec l'auteur de Truth, Lies, Diana. En 2014, Jon Conway déclarait ainsi au Daily Mail : "J'ai rencontré James Hewitt et il m'a confié des choses assez incroyables, qui n'ont jamais été révélées au public, en particulier sur le moment où a débuté sa relation avec Diana. Il m'a fait une révélation surprenante, qu'il m'a autorisé à utiliser dans la pièce. C'est le fait que sa relation avec Diana a commencé 18 mois avant la naissance du prince Harry. Nous ne disons par qu'il est le père du prince Harry ; cela étant, il se peut que le public se fasse sa propre opinion. J'ignore si James Hewitt est le père du prince Harry et James Hewitt l'a toujours nié, soit parce que ce n'est pas le cas, soit par une sorte de sens de la loyauté."
"Vous vous rendez compte, la mère du roi d'Angleterre, enceinte d'un bébé musulman..."
La pièce Truth, Lies, Diana, qui se joue jusqu'en février dans un théâtre (Charing Cross) du West End, à Londres, ne se contente pas de cette rumeur éculée : elle surfe également sur celle qui voudrait que Lady Di ait été enceinte de Dodi Al-Fayed au moment de leur mort, tragique, en août 1997 à Paris. Ce que l'examen médico-légal avait infirmé. Et là encore, en dépit de la vérité, une scène montre un médecin déclarant, lors d'une conversation téléphonique : "Quoi ? Elle était enceinte ? (...) Vous vous rendez compte, la mère du roi d'Angleterre, enceinte d'un bébé musulman..." On ne s'étonne plus de rien quand on lit, sur le site Internet officiel du théâtre, l'argumentaire écrit pour présenter la pièce : "Certains secrets feraient mieux de rester inconnus du public. (...) Un dramaturge met à jour les secrets concernant Diana et sa mort, que les autorités ont voulu taire." Ben voyons...
Ancien agent de protection de la princesse de Galles, Ken Wharfe a publiquement décrié cette production qu'il juge de "mauvais goût", estimant qu'il ne s'agit que d'un ramassis de rumeurs sans le moindre élément concret pour les étayer. "Hewitt, en vérité, a officiellement fait savoir, bien avant cette pièce, qu'Harry n'est pas son fils, rappelle-t-il au Daily Mirror. Harry sait exactement qui il est et a déjà entendu tout cela par le passé. Il ne prêtera aucune attention à la pièce et n'ira pas la voir. Il en rira." Il vaut mieux qu'Harry ait effectivement beaucoup d'humour à ce sujet, car la pièce utilise également une photo de lui nu, souvenir du scandale de Las Vegas en août 2012 : "James Hewitt a été photographié nu, et quelque chose comme 20 ans plus tard, ils essayent de rapprocher cela avec le scandale du prince Harry dans une chambre d'hôtel à Las Vegas. Quel est le rapport ? Il n'y a aucun rapport. C'est totalement de mauvais goût, et cela n'a absolument aucun fondement", s'insurge encore Ken Wharfe, qui a passé sept ans au service de Diana.
Autre "experte" à pourfendre les petits arrangements du Major Hewitt avec la vérité, la biographe Penny Junor affirmait l'an dernier au DailyMail, d'après ses propres investigations, que "James Hewitt ne faisait pas partie du décor avant 1986". Des investigations dont une partie des fruits figuraient dans sa biographie publiée à l'occasion du 30e anniversaire du prince Harry. Elle y décrivait notamment les affres d'une Diana à fleur de peau, morte d'inquiétude alors que Hewitt avait été envoyé en Irak, et cherchant du réconfort auprès de son jeune fils : "Harry, pas encore 7 ans à l'époque, lui faisait des câlins sur le canapé, essayant de la réconforter, mais nul doute qu'il était troublé par son angoisse", écrivait Junor dans Prince Harry: Brother, Soldier, Son (éditions Hodder & Stoughton).
De toute évidence, James Hewitt n'a pas encore fini de tourmenter Lady Di...