Laetitia Casta en couverture de Vanity Fair (édition française) du mois de décembre 2013
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Un shooting photo en dentelle, une interview en toute délicatesse. Laetitia Casta est en couverture du nouveau numéro de Vanity Fair, édition française, jouant de ses charmes, même si elle l'affirme : "Je ne suis pas dans la séduction." Certes, mais l'artiste n'a rien à prouver, rien à devoir. Son portrait qui mêle ses paroles aux propos de ceux qui l'ont connue dans la revue chic tente de capturer cette femme qui ne veut pas être enfermée dans une image de sex symbol. Elle s'affirme normale, mère de trois enfants à 35 ans [Sahteene Sednaoui, Orlando et Athena Accorsi] qui s'épanouit dans le cinéma d'auteur. Avec ses épreuves, ses douleurs et ses bonheurs.
La carrière de Laetitia Casta démarre tôt. À 15 ans, elle se lance dans le mannequinat, sous l'oeil attentif de ses parents. Le journaliste Paul Moreira qui l'avait interviewée à l'époque pour le magazine Depeche Mode raconte : "Elle jouait avec sa petite soeur, elle a arrêté pour me consacrer 40 minutes. Elle portait des chaussons à têtes d'animaux et préparait son cartable. C'était une enfant avec un corps de femme. Elle avait 15 ans. Je me suis dit : 'C'est ça l'industrie de la mode, on utilise une enfant pour terroriser les femmes'." Dans cette jungle, la présence de ses parents lui est indispensable : "Mon père m'accompagnait partout. Il disait : 'Je vous confie ma fille, mais j'attends dehors.' Parfois jusqu'à 3h du matin."
Laetitia Casta a un frère aîné qui se prénomme Jean-Baptiste et une soeur cadette, Marie-Ange, aujourd'hui actrice. Pas vraiment scolaire, la belle arrête l'école à 16 ans : "Je voulais aller vers un monde qui ne soit normé ni par la famille ni par les conventions." Mais son départ ne se fera pas sans difficulté : "Mon succès a foutu le bordel dans ma famille. J'ai élevé ma soeur qui a douze ans de moins. J'ai quitté ma famille très tôt. À un moment, j'ai dû leur rappeler qui j'étais, j'ai dû leur dire : 'Je suis votre fille'." Elle ajoutera d'ailleurs : "J'ai été une petite maman pour ma soeur. Pendant que les copains allaient s'amuser, je m'occupais d'elle."
Du cocon familial à celui de la mode, le passage ne se fera pas sans heurts. La bombe dégage un charme immense mais qui bouscule les codes de la haute couture, et sa première rencontre avec la maison Yves Saint Laurent en 1996 commence mal : "On voulait m'enfermer, on voulait que je corresponde aux critères. Ça recommençait." Devenue une star des podiums, elle est rappelée et fait face à monsieur Saint Laurent : "Il m'a regardée et a dit : 'Vous êtes très belle.' J'ai rougi. C'était la première fois qu'on me le disait comme ça."
Dans le milieu artistique, elle sera comprise par la photographe française Dominique Issermann : "Elle a compris qu'il n'y avait rien de vulgaire en moi." Au côté de Gérard Depardieu, pour son premier rôle au cinéma dans Astérix et Obélix contre César, elle découvrira véritablement le métier de comédien. Le monstre sacré et controversé a d'ailleurs parlé pour Vanity Fair de la belle Casta : "J'ai été assez surpris de la voir s'orienter vers des textes plus difficiles. Elle est plus dans l'être que le paraître. [...] Hollywood, c'est le dernier endroit où elle devrait aller. Laetitia est une comédienne qui doit jouer partout où l'identité culturelle du cinéma est en souffrance, en Belgique, en France, en Italie. Vous savez, il faut se méfier de la gloire. Laetitia s'en est détachée du mirage scintillant de la célébrité. Cotillard, pas du tout. Laetitia est déjà plus sage que tout ça. Elle a un côté Médée." Il appuiera cette analyse en disant : "Elle a un côté Meryl Streep en elle. Sophia Loren pourrait être son modèle. Elle est un héritière de ces femmes-là. [...] Ce métier est violent pour les femmes. Laetitia a ses lumières à elle. Elle n'est pas victime des autres."
Laetitia Casta se révèle en tant qu'actrice à elle-même grâce à la pièce Ondine, en 2004. Aujourd'hui, elle n'a plus à se justifier dans le cinéma, ce qui ne l'empêche pas de se dépasser. Elle est allée loin pour Une histoire d'amour d'Hélène Fillières, mais non sans mal - son partenaire Benoît Poelvoorde aussi garde de mauvais souvenirs du tournage : "Elle nous a filmés comme des insectes dans un boîte. [...] J'ai très mal vécu ce tournage, reconnaît Laetitia. C'était comme si Fillières avait adopté des enfants, nous, les acteurs, puis les avait maltraités."
Laetitia Casta - séparée de Stefano Accorsi, père de ses deux derniers enfants - est en tournage en Italie pour Una donna per amico de Giovanni Veronesi et fait partie de l'impressionnante distribution de la première réalisation d'Audrey Dana, Homo Sapiennes (titre provisoire). Le 21 novembre, c'est elle, égérie Gérard Darel, qui inaugurera les illuminations des Champs-Élysées.
Retrouvez l'intégralité de l'article dans le magazine "Vanity Fair" édition France du mois de décembre 2013
La carrière de Laetitia Casta démarre tôt. À 15 ans, elle se lance dans le mannequinat, sous l'oeil attentif de ses parents. Le journaliste Paul Moreira qui l'avait interviewée à l'époque pour le magazine Depeche Mode raconte : "Elle jouait avec sa petite soeur, elle a arrêté pour me consacrer 40 minutes. Elle portait des chaussons à têtes d'animaux et préparait son cartable. C'était une enfant avec un corps de femme. Elle avait 15 ans. Je me suis dit : 'C'est ça l'industrie de la mode, on utilise une enfant pour terroriser les femmes'." Dans cette jungle, la présence de ses parents lui est indispensable : "Mon père m'accompagnait partout. Il disait : 'Je vous confie ma fille, mais j'attends dehors.' Parfois jusqu'à 3h du matin."
Laetitia Casta a un frère aîné qui se prénomme Jean-Baptiste et une soeur cadette, Marie-Ange, aujourd'hui actrice. Pas vraiment scolaire, la belle arrête l'école à 16 ans : "Je voulais aller vers un monde qui ne soit normé ni par la famille ni par les conventions." Mais son départ ne se fera pas sans difficulté : "Mon succès a foutu le bordel dans ma famille. J'ai élevé ma soeur qui a douze ans de moins. J'ai quitté ma famille très tôt. À un moment, j'ai dû leur rappeler qui j'étais, j'ai dû leur dire : 'Je suis votre fille'." Elle ajoutera d'ailleurs : "J'ai été une petite maman pour ma soeur. Pendant que les copains allaient s'amuser, je m'occupais d'elle."
Du cocon familial à celui de la mode, le passage ne se fera pas sans heurts. La bombe dégage un charme immense mais qui bouscule les codes de la haute couture, et sa première rencontre avec la maison Yves Saint Laurent en 1996 commence mal : "On voulait m'enfermer, on voulait que je corresponde aux critères. Ça recommençait." Devenue une star des podiums, elle est rappelée et fait face à monsieur Saint Laurent : "Il m'a regardée et a dit : 'Vous êtes très belle.' J'ai rougi. C'était la première fois qu'on me le disait comme ça."
Dans le milieu artistique, elle sera comprise par la photographe française Dominique Issermann : "Elle a compris qu'il n'y avait rien de vulgaire en moi." Au côté de Gérard Depardieu, pour son premier rôle au cinéma dans Astérix et Obélix contre César, elle découvrira véritablement le métier de comédien. Le monstre sacré et controversé a d'ailleurs parlé pour Vanity Fair de la belle Casta : "J'ai été assez surpris de la voir s'orienter vers des textes plus difficiles. Elle est plus dans l'être que le paraître. [...] Hollywood, c'est le dernier endroit où elle devrait aller. Laetitia est une comédienne qui doit jouer partout où l'identité culturelle du cinéma est en souffrance, en Belgique, en France, en Italie. Vous savez, il faut se méfier de la gloire. Laetitia s'en est détachée du mirage scintillant de la célébrité. Cotillard, pas du tout. Laetitia est déjà plus sage que tout ça. Elle a un côté Médée." Il appuiera cette analyse en disant : "Elle a un côté Meryl Streep en elle. Sophia Loren pourrait être son modèle. Elle est un héritière de ces femmes-là. [...] Ce métier est violent pour les femmes. Laetitia a ses lumières à elle. Elle n'est pas victime des autres."
Laetitia Casta se révèle en tant qu'actrice à elle-même grâce à la pièce Ondine, en 2004. Aujourd'hui, elle n'a plus à se justifier dans le cinéma, ce qui ne l'empêche pas de se dépasser. Elle est allée loin pour Une histoire d'amour d'Hélène Fillières, mais non sans mal - son partenaire Benoît Poelvoorde aussi garde de mauvais souvenirs du tournage : "Elle nous a filmés comme des insectes dans un boîte. [...] J'ai très mal vécu ce tournage, reconnaît Laetitia. C'était comme si Fillières avait adopté des enfants, nous, les acteurs, puis les avait maltraités."
Laetitia Casta - séparée de Stefano Accorsi, père de ses deux derniers enfants - est en tournage en Italie pour Una donna per amico de Giovanni Veronesi et fait partie de l'impressionnante distribution de la première réalisation d'Audrey Dana, Homo Sapiennes (titre provisoire). Le 21 novembre, c'est elle, égérie Gérard Darel, qui inaugurera les illuminations des Champs-Élysées.
Retrouvez l'intégralité de l'article dans le magazine "Vanity Fair" édition France du mois de décembre 2013