Maître de cérémonies du 67e Festival de Cannes, Lambert Wilson s'apprête à embrasser une responsabilité et l'un des plus beaux rôles de sa carrière. Pourtant, l'acteur n'a pas toujours eu une relation facile avec le plus grand festival de cinéma de la planète.
Interviewé dans le 86e numéro du Parisien Magazine – dont il fait la couverture, toujours avec élégance – Lambert Wilson s'est souvenu de sa première sélection à Cannes, plutôt heureuse, mais aussi de sa dernière, beaucoup moins mémorable. En 2010, il venait alors défendre Des Hommes et des Dieux, film très particulier puisqu'il l'avait tourné alors qu'il traversait une dépression. Ce fût à la fois "le moment le plus intense" avec une standing-ovation de 15 minutes, "un courant d'émotion pure" se souvient l'intéressé, avant qu'un échec ne vienne ternir le séjour cannois. Il raconte : "Je suis revenu pour la clôture, avec en tête un possible Prix d'interprétation. J'ai dû gérer cette expectative exaltée puis une déception cuisante, car je ne l'ai pas eu." Des Hommes et des Dieux remportera le Grand Prix, et Lambert Wilson verra Javier Bardem (Biutiful) et Elio Germano (La nostra vita) se partager le prix d'interprétation masculine.
Quant à son premier voyage sur la Croisette, ce fût pour le film d'André Techiné , Rendez-vous, en 1985. Il se souvient : "Je jouais sur scène la pièce Léocadia. Pour me permettre de faire l'aller-retour express dans la soirée et d'assister à la projection, le producteur Alain Terzian a acheté toutes les places du théâtre (pour que les spectateurs puissent être remboursés)." Quant à Juliette Binoche, sa partenaite à l'écran, il évoque une actrice complétement transformée par l'expérience cannoise, assurant que "la jeune actrice charmante, timide, avait fait des rencontres importantes, avait pris conscience de son pouvoir d'attraction".
Reste ce premier souvenir de Cannes, à 3 ans. Son père Georges Wilson (disparu en 2010) avait remporté la Palme d'or en 1961 avec le film Une aussi longue absence. "Le mot Palme d'or revenait beaucoup chez nous", conclut Lambert Wilson.
Interview à retrouver en intégralité dans "Le Parisien Magazine" (en kiosques dès le 9 mai).