Dans trois semaines exactement s'ouvriront les Jeux olympiques de Londres. Un rendez-vous pour lequel Laure Manaudou se prépare intensément depuis sa qualification obtenue lors des championnats de France à Dunkerque en mars dernier.
Un exploit en soit, après trois années de pause et la naissance de sa fille Manon, fruit de son amour avec Frédérick Bousquet. Depuis, la jeune femme de 25 ans se prépare avec conviction et sérieux aux États-Unis où le couple avait élu domicile, avant un retour définitif à Marseille.
Mais avant les JO, c'est l'Open EDF qui se tient à la Croix-Catelan dans le bois de Boulogne, sorte de grande répétition avant Londres, où elle nagera avec son petit frère, Florent, mais sans son homme, Fred Bousquet, qui a raté les qualifs. Pour autant, la championne olympique 2004 reste lucide sur ses performances et ses chances de médailles. "Pour l'instant, je ne peux pas viser un podium. J'ai le 8e et le 10e temps mondial. Ce que je veux, c'est entrer en demi-finale et après, on verra", déclarait-elle. Car outre-Atlantique, une gamine de 17 ans est en train de faire sensation dans le petit monde de la natation. "Aujourd'hui (Missy) Franklin est intouchable, ajoute Laure Manaudou. Elle est juste hors norme." Et pour cause. 58"85 sur 100 mètres dos et 2'05"10 sur 200 mètres dos pour l'Américaine, contre 1'00"16 et 2'08"06 pour Laure Manaudou. La pensionnaire du Cercle des nageurs de Marseille compte donc se faire plaisir avant tout comme elle le confie au Monde : "J'ai rempli mon objectif en me qualifiant. Ça va aller très vite. Atteindre les demi-finales, ça sera déjà bien. (...) Ça va être difficile. Je veux avant tout me faire plaisir."
Car Laure Manaudou a changé. Plus mature, la jeune championne a pris conscience du travail qu'elle doit désormais effectuer pour se retrouver au niveau des meilleures : "Je me rends compte que je dois être sérieuse, que je dois bosser, ne pas trop m'éparpiller et me concentrer sur moi." Et tout ce travail pourrait bien payer à Londres. "Je crois que, aux Jeux, les compteurs sont remis à zéro car il n'y a plus le stress des sélections, des temps à faire et l'obligation de terminer dans les deux premières", poursuit une Laure Manaudou plus sereine que jamais.