On pensait l'équipe de France de foot à l'abri des querelles, internes comme externes, après l'échec de la Coupe du monde. Il n'en est rien.
Après une qualification difficile pour l'Euro qui se disputera en Ukraine et en Pologne du 8 juin au 1er juillet, les tricolores se retrouvent une fois de plus dans la tourmente. Enfin, leur sélectionneur surtout...
Laurent Blanc possède en effet un contrat qui prend fin au terme de la compétition européenne. Et il souhaiterait négocier un éventuel nouveau contrat avant l'Euro, afin d'aborder ce dernier l'esprit tranquille. Une position opposée à celle du boss de la Fédération (FFF), Noël Le Graët, qui souhaite attendre la fin de la compétition. Raymond Domenech, licencié et indemnisé plus que confortablement après son échec en Afrique du Sud, est même venu mettre son grain de sel lors de sa première chronique dans la version française du Huffington Post : "Il existe bien une solution - notez bien que je m'exprime comme observateur et que je ne reviens pas sur le passé - : une prolongation de deux ans assortie d'une clause de résultat sportive. Soit l'équipe de France se qualifie pour les demi-finales et le contrat se poursuit logiquement. Soit l'objectif n'est pas atteint et la Fédération garde le droit de dire stop ou encore. Un beau challenge quand on croit en son équipe ! Non ?"
Et les tensions entre les deux hommes forts du foot français ne devraient pas s'apaiser après les révélations du site de L'Express... On apprend ainsi que Laurent Blanc a négocié un accord individuel avec le Crédit Agricole, l'un des principaux partenaires de la FFF, pour une opération commerciale très spéciale. Le sélectionneur sera en effet chargé de choisir 22 joueurs amateurs dans le cadre de "L'équipe de tous les footballs". Ces derniers auront la chance de s'entraîner deux jours durant à Clairefontainte les 17 et 18 mars prochains sous ses ordres avant de disputer un match de gala. Montant de l'opération dans lequel Laurent Blanc : entre 250 000 et 300 000 euros...
Si Noël Le Graët assure n'être "pas au courant", l'affaire énerverait du côté de la FFF, à en croire L'Équipe. Pourtant, le boss de la Fédé trouve l'affaire "complètement ridicule". Du côté de Laurent Blanc, on ne confirme ni n'infirme : "Moi, ce que je veux, c'est travailler. Je veux me concentrer sur l'équipe de France. Je n'ai aucun commentaire à faire. Je passe au-dessus de ça. Je me concentre sur ce que je dois faire."
Juridiquement, rien n'empêche Laurent Blanc de faire des piges ou des ménages. Mais l'attitude "perso" du sélectionneur choque et agace au sein de la FFF où l'on estime qu'il aurait dû faire preuve de retenue et qu'"un devoir moral" s'imposait. Très bien payé, 105 000 euros bruts par mois, hors primes, Laurent Blanc s'était vu octroyer d'excellentes conditions par le prédécesseur de Noël Le Graët, dont un staff pléthorique aux conditions de rémunérations très avantageuses.
Une nouvelle péripétie qui risque de rendre un peu plus difficile encore la négociation entre les deux parties.