À quelques jours de Noël, le numéro un mondial du luxe LVMH s'offre un cadeau un peu spécial...
Le géant détenteur entre autres des enseignes Céline, Marc Jacobs et Fendi vient d'asseoir sa position au sein du maroquinier Hermès.
Deux mois à peine après l'entrée du groupe de Bernard Arnault à hauteur de 17,1 % (la marque détenait discrètement un capital d'actions de 14% depuis 2 ans) au sein d'Hermès, le groupe de luxe a remonté cette entrée à 20,21%. Une augmentation qui propulse LVMH au rang de premier actionnaire d'Hermès depuis le 17 décembre.
Outre ce nouveau statut, le groupe de luxe a déclaré à l'AMF (Autorité des marchés financiers) vouloir continuer ses achats d'actions, mais ne pas envisager prendre le contrôle, ni déposer une offre publique d'achat, ni demander de représentant au conseil de surveillance d'Hermès international.
Des propos qui se veulent rassurants pour ne pas effrayer les héritiers Hermès (60 au total) qui ont jugé l'entrée du groupe au sein de la marque agressive. Une entrée qui fera l'objet d'une enquête par l'AMF pour "déterminer si LVMH a respecté la réglementation lors de sa montée au capital via des instruments financiers complexes, qui ne sont pas pris en compte légalement dans le franchissement du seuil."
L'AMF doit également donner son avis sur la contre-attaque de la famille Hermès envers les assauts du groupe LVMH. Les 60 héritiers qui détiennent 73,4 % du capital ont adopté début décembre, le principe d'une holding qui empêcherait d'atteindre la majorité du capital par une personne autre que la famille Hermès.
Une opération qui reste tout de même fructueuse pour Bernard Arnault, depuis un mois la valeur des actions Hermès a augmenté de 10 %, soit une hausse de 68 % depuis le début de l'année. Pour les parieurs en bourse, l'action Hermès était à 156,65 euros à la clôture.
Rappelons que selon la législation boursière française, LVMH serait dans l'obligation de déposer une offre publique d'achat sur Hermès s'il franchissait le tiers du capital du maroquinier.