Leaving Nerverland est diffusé jeudi 21 mars 2019, en prime time, sur M6. Interdit aux moins de 12 ans, il a déjà suscité de nombreuses plaintes au CSA, rien qu'avec sa bande-annonce. Le film est construit autour des témoignages crus de Wade Robson et James Safechuck, qui accusent Michael Jackson d'attouchements sexuels et de viols alors qu'ils étaient enfants.
Contesté sur la véracité des témoignages, aussi forts que bouleversants, le réalisateur du documentaire, Dan Reed, a défendu son travail de journaliste dans le Parisien et le magazine Gala. Lui qui a travaillé deux ans sur ces affaires martèle qu'il a "fait une vraie enquête, interviewé des policiers et enquêteurs" : "Elle n'est pas à l'écran, mais tout concorde."
Selon lui, il ne fait aucun doute que Michael Jackson était véritablement pédophile : "Il l'a été sans violence, mais de façon méthodique, à l'aide d'une séduction graduelle et agréable. Les enfants n'ont pas compris qu'ils franchissaient des limites." C'est exactement ce que Leaving Neverland explique. "Une longue emprise psychologique, une manipulation de personnes vulnérables. Les enfants vivent ça comme un acte d'amour, qu'il faut garder secret car les autres ne comprendraient pas", poursuit Dan Reed. Des faits graves, que Wade Robson et James Safechuck ont mis du temps avant de qualifier d'abus sexuelles et viols. "Il est très rare que les enfants témoignent. Soit les gens n'en parlent jamais, soit ils le font plus tard", souligne le réalisateur.
Dan Reed se défend également d'avoir payé pour ces témoignages rares : "Je ne les aient pas payés et personne ne gagne d'argent à moins qu'un procès ait lieu." Pour lui, "il y a eu une tentative de discréditer les victimes", notamment avec "la propagande de la famille Jackson, laissant entendre que James et Wade veulent gagner de l'argent". C'est l'avis de Taj Jackson, neveu de l'artiste : "Il y a hélas plein de gens qui ont poursuivi mon oncle devant les tribunaux pour de l'argent", explique-t-il. L'homme, aujourd'hui âge de 45 ans, est allé "des centaines de fois à Neverland [l'immense propriété de Michael Jackson Californie, NDLR]. Enfant, j'ai dormi dans sa chambre. Elle faisait la taille d'un appartement, avec plusieurs pièces, plusieurs lits (...) Je sais que ce sont des mensonges."
Taj Jackson, qui a lui aussi été victime d'abus sexuel lorsqu'il était enfant, ne croit pas aux témoignages de James et Wade : "Quand ça vous arrive, vous ne gardez aucun bon souvenir de votre agresseur. Mais eux répètent que Michael était leur idole. Ils ont de grands sourires quand ils parlent de lui", poursuit-il. "Michael a été l'une personnes les plus surveillées de la planète. Le FBI a fait des recherches pendant plus de dix ans. Rien n'a été trouvé", assène le neveu de la star. Dans les faits, un abus sexuel sur mineur est difficile à prouver. "Ces abus n'ont pas de témoins ou de preuves, même 24h après il n'y a plus de trace. Aujourd'hui on condamne des hommes d'Eglise sur la seule foi des témoignages, mais pas Michael Jackson", conclut Dan Reed. Un nouveau procès pourrait s'ouvrir à la fin de l'été 2019 et trancher sur la véracité des témoignages de Wade Robson et James Safechuck, selon leur avocat.