Liliane Bettencourt avec son petit-fils Jean-Victor Meyers, son tuteur légal pour sa vie quotidienne et ses décisions. Mais pas son tuteur exclusif concernant son patrimoine : la cour d'appel de Versailles a rejeté la requête d'aménagement de sa tutelle le 18 novembre.© Abaca
Placée depuis le 17 octobre 2011, sur décision de la juge de Courbevoie (Hauts-de-Seine) Stéphanie Kass-Danno, sous la tutelle de sa fille Françoise Bettencourt-Meyers et des deux fils de celle-ci, ses petits-fils Jean-Victor et Nicolas, en ce qui concerne son patrimoine, et plus spécifiquement sous celle de l'aîné, Jean-Victor, pour ce qui est de sa vie quotidienne et de ses décisions, Liliane Bettencourt doit s'accomoder de la situation jusqu'à ce que son appel soit examiné au fond : la cour d'appel de Versailles a débouté vendredi la milliardaire de sa requête en référé de suspension de l'application exécutoire du placement sous tutelle.
L'héritière et première actionnaire de L'Oréal, 89 ans, avait contesté cette décision de la juge des tutelles le 4 novembre dernier, quelques jours après avoir été hospitalisée pour une pneumopathie que certains ont imputée à une fragilité causée par la situation ("Je n'ai plus qu'à mourir", avait-elle alors dramatisé) : Liiane Bettencourt, par l'intermédiaire de son avocat Me Jean-René Farthouat, demandait un aménagement provisoire de son placement sous tutelle, afin d'être placée sous la protection exclusive de son petit-fils de 25 ans Jean-Victor Meyers et d'écarter ainsi sa fille Françoise de la gestion de son patrimoine. Le même bras de fer depuis trois ans, encore et toujours...
Le premier président de la cour d'appel de Versailles avait bien enjoint les deux parties d'envisager un accord, lorsqu'il avait mis son jugement en délibéré au 18 novembre suite à l'audience de quatre heures qui avait eu lieu, mais c'était - évidemment - peine perdue : la milliardaire, 15e fortune mondiale, s'était catégoriquement opposée à toute conciliation.
Et si elle a perdu la bataille sur l'exécution présente de sa mise sous la tutelle de Françoise, Jean-Victor et Nicolas, la guerre contre "le principe même de la mesure de tutelle dont elle a été l'objet" devrait connaître son épilogue - ou, à défaut, un nouveau rebondissement - le 14 décembre, date où, selon l'AFP, la cour d'appel se prononcera sur le fond. Un timing idéal pour des fêtes de fin d'année en famille animées, où l'on ne se fera pas de cadeaux.
