Ce jeudi 2 février, TMC diffusera le film Colombiana, un film réalisé par Olivier Megaton sorti en 2011, produit et scénarisé par Luc Besson. Un long métrage pour lequel le réalisateur du très attendu Valerian a fait l'objet d'une plainte pour plagiat, obtenant aujourd'hui gain de cause auprès de la justice.
Il y a deux ans, Alexandre Lagrange (artiste de cabaret spécialisé dans les spectacles d'arts martiaux) et Christelle Léonard (danseuse) attaquaient Luc Besson pour contrefaçon, réclamant 650 000 euros à Luc Besson, Robert Mark Kamen, Olivier Megaton et au producteur EuropaCorp. Le couple girondin clamait avoir écrit en 2005 un synopsis baptisé Le Fantôme de l'orchidée présentant plusieurs ressemblances avec celui de Colombiana. Dans les deux cas, une petite fille voit ses parents assassinés sous ses yeux, puis se venge devenue adulte...
À l'époque, le couple avait envoyé ce synopsis à plusieurs producteurs, dont Luc Besson, ainsi qu'un court-métrage de 10 minutes préfigurant leur projet de film. Convaincu d'avoir été plagié, le duo met en ligne une vidéo comparant les deux oeuvres, s'épanche dans la presse, notamment Sud Ouest, M6 et Entrevue, où Alexandre Lagrange estime que Luc Besson a une "attitude minable".
"Il y a plein de films que j'adore, mais je ne suis pas du tout pour la nourriture cinématographique. Je pense que quand on fait un film, il faut puiser partout sauf dans d'autres films. Le cinéma qui se nourrit du cinéma, c'est consanguin. Ça donne des monstres et ça n'a aucun intérêt. C'est du narcissisme. Ce qu'on demande à un artiste, c'est de nous surprendre", déclarait Besson en novembre 2006 à Gilles Penso. Dans Complément d'enquête en 2014, fraîchement accusé de plagiat pour Colombiana, le réalisateur rempilait sur le sujet et révélait avoir eu "dix procès pour plagiat". "Je les ai tous gagnés", assurait-il. Attaqué, Luc Besson ne tardera pas à contre-attaquer en réclamant 3 millions d'euros pour recours abusif et tentative d'extorsion de fonds au couple, accusant à son tour le duo d'avoir en réalité plagié un de ses films, Léon (1994).
En 2013, le tribunal de grande instance de Paris avait débouté les deux Girondins, les condamnant à rembourser 3 000 euros de frais de procédure à Luc Besson. Pour les juges, "les quelques vagues similitudes ne portent pas sur des éléments originaux". Selon eux, ces similarités "font partie du fond commun du cinéma, en particularité des films d'action, et ne témoignent pas -même ensemble- d'une originalité". "Le fait que dans les deux films le père de l'héroïne soit le comptable d'un clan mafieux n'est qu'une idée, non susceptible de protection, pas plus le fait de se défendre devant des hommes cherchant à l'assassiner", avait-on pu lire dans le compte-rendu.
Le couple girondin, débouté en première instance, a voulu faire appel, mais son appel n'a pas été enregistré pour des raisons de procédure. Contactés par BFM Business, ni Alexandre Lagrange ni son avocat Me Benoît Henry n'ont répondu. De son côté, EuropaCorp répond: "Cette décision de justice n'a pas été une surprise pour nous, car nous savions que ce qui nous était reproché était faux. Espérons qu'elle fasse école, et conduise tous ceux qui espèrent gagner de l'argent ou se faire de la publicité en attaquant EuropaCorp à faire preuve de sagesse et d'honnêteté intellectuelle."