Le verdict est tombé. La cinéaste Maïwenn a été condamnée mardi 16 janvier 2024 à une amende de 400 euros par le tribunal de police de Paris pour avoir tiré les cheveux d'Edwy Plenel, du co-fondateur de Mediapart, dans un restaurant parisien en février 2023. En plus de cette amende, l'ancienne épouse de Luc Besson devra verser un euro symbolique au journaliste et 1 500 euros à la société Mediapart au titre des dommages et intérêts, ainsi que 500 euros au titre des frais de justice à M. Plenel et à Mediapart. "Je ne m'excuse pas et je ne regrette rien", a-t-elle déclaré lors de l'audience.
Pour elle, son geste "n'était pas à la hauteur du bouleversement dans sa vie" provoqué par l'article de Mediapart consacré à Luc Besson, le père de sa fille Shanna. "J'ai réagi avec violence car ce journal a trahi mon consentement", a-t-elle expliqué. Et d'ajouter : "C'est un tsunami dans la vie d'une femme de voir sa vie privée dans les médias."
La publication par Mediapart de son audition faite en juin 2020 devant la police judiciaire dans l'affaire Luc Besson a été "un viol moral". "On a pris des bouts de ma déposition devant la police uniquement à charge contre le père de mon enfant". "Mediapart savait très bien que je ne voulais pas m'exprimer sur ce sujet", a-t-elle dénoncé. Elle se considère donc comme "victime".
En juin dernier, la réalisatrice avait en effet expliqué au Journal du dimanche : "Contrairement aux propos d'Edwy Plenel, qui d'ailleurs n'a aucune raison de connaître les raisons de mon geste puisqu'il n'a pas souhaité que nous en parlions, je ne reproche pas à Mediapart les enquêtes qu'ils ont menées concernant Luc Besson. Je leur reproche ce qu'ils m'ont fait à moi." Elle prenait ensuite à partie une journaliste de Mediapart, et l'accusait de s'être servie de son audition à la police pour publier un article sans son accord : "À la fin, je lui confirme que je ne veux toujours pas prendre la parole, et je lui demande - pour protéger ma fille - si, dans tous les cas, elle peut me prévenir quarante-huit heures avant la publication de la prochaine enquête. Elle comprend. Elle me donne son accord." Médiapart avait alors publié un billet dans lequel il dénonçait des "contresens" et des "mensonges", de la part de Maïwenn.