Marcel Campion remporte son bras de fer judiciaire contre M6, trois ans après la diffusion d'un reportage qui ne plaidait guère en sa faveur. Selon les informations de l'AFP, confirmées par l'avocat du plaignant Jérémie Assous : 2 journalistes de la chaîne ont été condamnés en correctionnelle pour "diffamation" à l'égard du roi des forains.
Les trois prévenus, Nicolas de Tavernost, Clément Dudouet et Bernard de la Villardière ont écopé chacun d'une peine de 500 euros d'amende avec sursis. Ils devront en plus verser 2.500 euros à Marcel Campion, en guise de dommages et intérêts afin de réparer le préjudice moral qu'il a subi, et couvrir les frais de justice qu'il a engagé.
Les propos condamnés avaient été diffusés dans le cadre d'un reportage d'Enquête exclusive intitulé "Dans les coulisses de Noël", et s'attaquaient au fonctionnement de la Grande roue de Paris, une des propriétés de Marcel Campion.
"Le paiement par chèque est autorisé mais les nombreux touristes étrangers n'en ont pas. Heureusement, Marcel Campion a pensé à tout. Il a passé un accord avec une banque. Deux distributeurs de billets ont été installés juste au pied de la roue. Des espèces sonnantes et trébuchantes qui rendent incertaines les estimations de chiffre d'affaires. La Grande roue lui rapporterait chaque année près de quatre millions d'euros", assurait-on dans l'émission.
Dans son jugement, le tribunal a estimé que "les prévenus ne pouvaient se prévaloir d'une enquête sérieuse, ni même d'une base factuelle suffisante pour faire état, non seulement de ce que le paiement des entrées à la Grande roue ne pouvait se faire qu'en liquide ou en chèque, mais aussi et surtout de ce qu'il s'en déduisait une comptabilité incertaine et frauduleuse concernant ce manège".
Dans un communiqué, Marcel Campion s'est félicité de cette décision, espérant "qu'elle mettra un coup d'arrêt à la production d'articles de presse attentatoires à son honneur".
Après la diffusion du reportage de M6 sur les marchés de Noël, Marcel Campion avait vivement réagi sur l'antenne de Sud Radio, accusant Bernard de la Villardière de travailler "dans la merde", le rebaptisant "M. de la Merdière", avant d'ajouter: "Pendant la Guerre, il aurait dénoncé des juifs". Pour ces propos, il avait étécondamné en janvier pour "injure", à 300 euros d'amende et 2.000 euros de dommages et intérêts.
Coline Chavaroche