Il y près de quarante-cinq ans que leurs chemins se sont croisés à Genève : lui, le timide héritier du grand-duché de Luxembourg plongé dans ses études, et elle, la bourgeoise Cubaine exilée loin de son île natale, n'avaient rien à voir sur le papier. Mais dans la vie, la magie a opéré : mariés le 14 février 1981, le grand-duc Henri et la grande-duchesse Maria Teresa de Luxembourg forment aujourd'hui un couple solide, qui a su se compléter.
Comme "le feu et la glace", selon ce que le sexagénaire a lui-même confié dans Un Amour souverain, le livre qui raconte leur histoire d'amour et qui sort dans les jours qui arrivent. "S'il y a un message à faire passer, c'est qu'il ne faut pas se résigner face aux obstacles. Et se dire que l'amour vaincra toujours. Nous sommes un peu l'alliance du feu et de la glace : le feu fait fondre la glace et la glace éteint le feu", raconte-t-il, avant de décrire son épouse comme "le premier et seul amour de sa vie".
Et d'expliquer qu'avec son caractère souvent décrit comme "volcanique", sa femme l'a aidé à prendre confiance en lui. "Au moment de mon mariage, à 25 ans, j'étais un homme timide, et, en me donnant confiance en moi, Maria Teresa m'a permis de m'affirmer", raconte-t-il, décrivant leur "union tant espérée". Une union qui a également marqué son épouse.
Aujourd'hui très populaire dans le pays où elle a trouvé "une famille", elle a surtout déniché l'homme de sa vie lorsque leurs regards se sont croisés. "Mon mari est et restera le grand amour de ma vie. J'ai la chance de pouvoir dire cela. Mais il est aussi mon meilleur ami, le plus loyal, le plus fidèle, le plus généreux des hommes. Lui aussi m'a aidée à avoir confiance en moi, aussi bien en tant que femme, qu'en tant que mère, princesse puis grande-duchesse. Tous les combats que j'ai menés, je n'aurais pu les réaliser sans son soutien inconditionnel", décrit-elle, une belle déclaration qui confirme à quel point leur amour est encore fort malgré leurs "caractères différents".
"Ces différences nous complètent et nous renforcent", argumente Maria Teresa. Et renforcent leur famille : en quarante-trois ans de mariage, ils ont en effet créé un clan soudé. Quatre fils, Guillaume (42 ans et grand-duc héritier), Félix (39 ans), Louis (37 ans) et Sébastien (31 ans), une fille, Alexandra (33 ans) et sept petits-enfants (Charles, 3 ans, et François, 11 mois, pour Guillaume et sa femme Stéphanie, Amalia , 9 ans, Liam, 7 ans, et Balthazar, 1 mois, pour Félix et sa femme Claire, Gabriel, 17 ans, et Noah, 16 ans pour Louis) sont venus rejoindre la famille. Un huitième, fruit des amours de leur fille Alexandra et de son mari Nicolas viendra compléter le clan dans quelques mois.
Pour le plus grand bonheur de la grande-duchesse, attachée à tout son clan : "Je prends le temps de voir mes petits-enfants car je veux être dans le lien et dans une transmission heureuse. J'aime les gâter, rire avec eux. Mes grands-mères ont été essentielles pour moi, elles m'ont aidée à me construire, m'ont protégée. J'aimerais avoir cette présence auprès d'eux. Ma belle-fille Stéphanie (la grande-duchesse héritière) me confie souvent ses fils, Charles et François, en toute confiance, et je lui en suis très reconnaissante", a-t-elle expliqué.
Avant de poursuivre : "J'admire la manière dont elle assume ses fonctions en emmenant ses enfants avec elle lors de ses visites dans les maisons de retraite. Cela renforce le lien entre notre famille et la population luxembourgeoise. Je constate que les jeunes princes apportent joie et consolation aux personnes âgées. À mon époque, on ne m'a pas laissé en faire autant", remarque-t-elle d'ailleurs. Mais nul doute qu'elle saura accompagner la nouvelle génération avec toute sa bienveillance... et tout son caractère !