Marion Bartoli et l'équipe de France de Fed Cup, c'est une histoire qui chaque semaine ouvre un nouveau chapitre. Dernier en date, des déclarations de la joueuse qui n'ont pas manqué de susciter une vive réaction de la part de ses potentielles partenaires.
Marion Bartoli, une nouvelle chance en Fed Cup ?
Petit rappel des faits. Depuis des années, Marion Bartoli se voit refuser l'équipe de France de Fed Cup, son mode de fonctionnement n'étant pas compatible avec la structure de la Fédé. Vivant une relation fusionnelle avec son entraîneur de père, la jeune fille n'envisage pas de se séparer de lui ne serait-ce que le temps d'une semaine avec l'équipe de France, où les joueuses n'ont pas le droit aux coachs personnels. Résultat, Marion Bartoli s'est vue privée des Jeux olympiques de Londres, et ses discussions avec la nouvelle capitaine de l'équipe, Amélie Mauresmo, n'y ont rien changé. Si bien que pour la première rencontre face à l'Allemagne, la France devra une fois de plus se passer de sa meilleure représentante sur le circuit.
Actuellement en Australie où elle dispute l'Open du même nom, la Française a cependant tenu des propos surprenants, ouvrant la voie à une éventuelle participation en cas d'un barrage pour ne pas tomber en division 3 après une défaite face à l'Allemagne : "Ce qui change c'est qu'Amé, je pense, a pris la décision de se dire : 'Si après la première rencontre, on ne s'en sort pas avec notre système à nous, on est prêt, pour la deuxième, à complètement ouvrir, à ce moment- là, éventuellement à repenser complètement la situation.' Ce n'était pas le cas auparavant. Avec les autres capitaines, c'était une discussion en début d'année. Si ça n'aboutissait pas, c'était la même chose pour toute la campagne. Bien sûr que j'ai envie de reporter le maillot de l'équipe de France. La seule fois où j'ai joué, ça s'est terminé dans les larmes avec beaucoup de tristesse, mais j'ai envie quand même d'y retourner, oui bien sûr."
Amélie Mauresmo énervée
Des propos rapidement démentis ce lundi 14 janvier par une Amélie Mauresmo un brin agacée... "La seule chose que je peux dire, c'est que le mode de fonctionnement en équipe que j'ai arrêté et dont je vous ai fait part fin novembre n'est pas dépendant des résultats de février, a ainsi déclaré la capitaine de Fed Cup. Il a été arrêté pour toutes les rencontres, pas juste pour la première et on verra après. Je peux le répéter quatre mille fois s'il le faut. C'est clair pour toutes les joueuses qui seront susceptibles de jouer en équipe de France." Et d'ajouter avec fermeté qu'aucune discussion de ce genre n'avait jamais existé. "J'ai parlé avec elle en novembre et on était complètement d'accord toutes les deux sur le fait que son fonctionnement était complètement incompatible avec celui de l'équipe de France, a poursuivi Amélie Mauresmo. Il n'y a pas eu à ce moment-là d'éventuelles possibilités de changement."
Les joueuses en colère
Outre Amélie Mauresmo, les jeunes filles qui se plient au règlement de la Fédé et disputent la Fed Cup se sont également exprimées. Et dire que la sortie de Marion Bartoli a provoqué la colère des tricolores est un euphémisme... "On est lucides, on sait très bien que l'équipe serait plus forte avec elle. On a toutes envie qu'elle soit dans l'équipe mais pas à n'importe quel prix. (...) A Limoges par exemple |pour le premier tour contre l'Allemagne, NDLR], nous n'avons qu'un court avec des créneaux de deux fois deux heures par jour. Marion va avoir besoin de quatre heures et nous, on fait quoi ? Du tricot ?", a ainsi déclaré Pauline Parmentier. Même son de cloche chez Alizé Cornet : "Je ne sais pas pourquoi Marion provoque comme ça. Ça n'a aucun intérêt à part nous mettre des bâtons dans les roues. Elle se fait beaucoup désirer. Je ne dis pas du tout ça contre Marion que j'aime bien mais j'espère vraiment qu'on va lui rabattre son caquet en battant l'Allemagne. Comme ça, on n'aura pas besoin d'elle."
Marion Bartoli se défend
Bien évidemment, ces propos ont trouvé un nouvel écho chez Marion Bartoli après sa victoire face à Anabel Medina Garrigues au premier tour de l'Open d'Australie. En conférence de presse, la 11e mondiale a tenu à nuancer ses propos : "Je sais que vous [les journalistes, NDLR] êtes friands de polémiques mais j'ai une très bonne relation avec Amélie. Je voudrais vraiment que vous respectiez ça. Il n'y a pas un scoop d'un côté, un démenti de l'autre. Vous voulez sans arrêt nous mettre les unes contre les autres, mais l'ambiance est fantastique. Quand j'ai parlé à Amé au téléphone, elle m'a dit que pour le premier tour, c'était comme ça. Mais cela ne nous empêche pas de continuer à discuter et voir pour la suite. Il n'y a pas de secret et de révolution. Je ne serai pas dans l'équipe lors du premier tour car le fonctionnement ne me permet pas de jouer. Maintenant, on continue à discuter et il y aura peut-être une évolution. Mais ce n'est qu'un peut-être."
L'idée de voir la meilleure joueuse tricolore en Fed Cup n'est donc pas pour tout de suite. Affaire à suivre...