Réactualisation : Si L'Ordre et la morale ne fait pas autant d'étincelles qu'il mérite sur le territoire français, le film de Mathieu Kassovitz devrait au moins parvenir à outrepasser les censures politiques qui se dressaient sur son chemin. Après le refus du principal exploitant de Nouvelle-Calédonie de diffuser le film, un autre réseau vient d'accepter de le projeter. Une victoire sans équivoque pour le réalisateur français qui ne cessait de partager son incompréhension devant cette polémique qu'il considère comme absurde.
Le 5 novembre 2011 : La polémique continue autour du nouveau et septième film de Mathieu Kassovitz en tant que réalisateur. Cela tombe bien, de toute façon, il n'aime pas laisser de marbre, il veut que chacun de ses projets provoque une réaction chez les gens. Avec L'Ordre et la Morale, qu'il a tourné en Polynésie, Kassovitz est allé remuer l'Histoire de la France et évidemment a suscité la fureur de certains.
Son long métrage s'attaque au sujet épineux de la prise d'otages de gendarmes sur l'île d'Ouvéa en Nouvelle-Calédonie en avril 1988, pendant la campagne présidentielle entre François Mitterrand et Jacques Chirac. Après une négociation avortée, l'assaut donné par l'armée avait fait deux morts chez les militaires et 19 parmi les Kanaks. Le scénario est tiré du livre La Morale et l'action de Philippe Legorjus, alors capitaine des gendarmes d'élite.
Prévu pour sortir le 16 novembre dans les salles françaises, c'est d'abord la colère du député UMP et président de l'Assemblée de la Province sud de Nouvelle-Calédonie, Pierre Frogier, que L'Ordre et la Morale a provoquée, avant d'être censuré par le seul exploitant de Nouvelle-Calédonie, Hickson.
Mathieu Kassovitz, qui n'a de cesse de se défendre mais qui en a assez de se justifier, vient de subir les commentaires déplaisants de Bernard Pons, Ministre de l'Outre-Mer à l'époque des faits et qui est incarné à l'écran par un acteur.
Invité dans l'émission Le LabÔ, sur France Ô, par Sébastien Folin, le réalisateur a appris que le politicien s'était dit "choqué par le traitement de cette affaire" dans le film de Kassovitz.
Pour sa défense, le brillant auteur de La Haine a répondu, très étonné : "Je ne pense pas qu'il ait vu le film, sauf s'il a une copie pirate, parce qu'on a pas organisé de projection spéciale pour lui. Je crois qu'il se fie au scénario, qu'il a certainement lu il y a très longtemps, et le film n'est pas à l'image du film qu'on peut se faire dans sa tête."
Mathieu Kassovitz espère "qu'on va pouvoir avoir des critiques fondées sur le film et non pas uniquement sur des ouï-dire" !