Les mentalités sont en train de changer dans le cinéma et la parole des femmes, mais également celle des hommes, est fondamentale dans cette évolution. Ces derniers mois, plusieurs actrices ont décidé de témoigner, à l'image de Judith Godrèche, qui accuse notamment le cinéaste Benoît Jacquot de "viol sur mineur de 15 ans". L'actrice a fait un discours très fort lors de la dernière cérémonie des César et depuis, un #MeTooGarçon a été lancé, notamment par le comédien Aurélien Wiik, violé et abusé sexuellement et qui n'a pas hésité à jeter un pavé dans la mare.
Ce lundi 4 mars, c'est au tour d'un autre personnage très important du cinéma français de prendre la parole. Réalisateur à succès, révélé par le cultissime film La Haine en 1995, Mathieu Kassovitz était l'invité des Grandes Gueules, sur RMC et au détour d'une question sur les violences sexuelles subies par les femmes, le grand copain de Vincent Cassel a fait une confession inattendue. "Je me suis fait mettre des mains au cul, j'ai mis des tartes dans la gueule. Vous ne croyiez pas qu'un homme aussi mignon que moi, je ne me suis pas pris des mains au cul pendant toute ma jeunesse ? J'ai mis des tartes dans la gueule, j'ai discuté", a-t-il déclaré.
Les journalistes de Grandes Gueules tentent alors d'en savoir plus sur l'identité des personnes qui auraient eu des gestes répréhensibles à l'égard de Mathieu Kassovitz. Lorsque Alain Marschall demande au réalisateur, qui a récemment réglé ses comptes avec une autre star de La Haine, s'il s'agit de gens reconnus dans le milieu du cinéma, sa réponse est sans appel : "Bien sûr, très connus !" Des personnes qui exercent encore si l'on en croit ses dires, mais le Parisien de 56 ans ne souhaite pas pour autant donner des noms. "Les gens doivent faire ce que j'ai fait, ce que j'ai dit, quand j'ai dit 'non' à un agresseur qui n'a jamais recommencé", indique-t-il, pour donner un conseil aux potentielles victimes.
Un témoignage fort de la part de Mathieu Kassovitz, victime d'agressions sexuelles plus jeune et qui n'a pas hésité à en parler. Père de trois enfants, un garçon et deux filles, il transmet cet état d'esprit à sa progéniture : "On te met une main au cul, personne n'a le droit ! Tu vas peut-être te prendre une tarte dans la gueule, tu vas peut-être te faire insulter, mais tape ma fille, tape ! Tu calculeras après ! Sérieusement !"