Roi dominical avec son émission Vivement dimanche, honoré en France comme de l'autre côté de l'Atlantique où il a été fait officier de l'Ordre national du Québec, acclamé avec le retour de Champs-Elysées, Michel Drucker a une carrière qui se porte bien, mais des zones d'ombre dans sa vie personnelle l'empêche de profiter pleinement de ce bonheur. Dans nicematin.com, l'animateur avait déclaré en août 2010 : "Je me retrouve avec une maison terminée mais dont le permis est suspendu. C'est surréaliste !"
En effet, sa villa de près de 300 mètres carrés dans les Alpilles pourrait lui échapper. Jeudi 9 décembre, il était au tribunal administratif de Marseille qui vient de relancer le dossier sur la construction de sa demeure à Eygalières (Bouches-du-Rhône) et son permis de construire litigieux.
Tout a commencé quand la Ligue de défense des Alpilles a demandé l'interruption des travaux au maire d'Eygalières, René Fontès, et à l'animateur. Le motif ? La villa en question est située dans un terrain en zone protégée, car située à moins de 500 mètres du monument historique, la chapelle Saint-Sixte. Michel Drucker pouvait obtenir une dérogation en demandant l'accord d'un architecte des Bâtiments de France, l'absence de manifestation de l'architecte équivalant à un accord, le permis a été attribué à Drucker après que la Direction départementale de l'équipement (DDE) s'est fendue de justificatifs pour prouver la bonne foi de l'envoi du courrier.
Cependant, la ligue de défense des Alpilles a constaté de lourdes incohérences dans ces justificatifs et a porté plainte contre X pour faux et usage de faux, en juin 2009, réclamant au passage l'annulation du "permis litigieux". Mais le chantier s'est poursuivi avec l'accord de la mairie.
Hier, au tribunal administratif de Marseille, le rapporteur public, en charge de dire le droit, a qualifié d'inexistant le permis de construire délivré le 18 janvier 2008 à Michel Drucker. Ainsi, il a été demandé au tribunal administratif d'enjoindre le maire sous trois jours d'ordonner l'interruption des travaux, rapporte le quotidien La Provence.
Michel Drucker n'est pas en cause. La Ligue de défense des Alpilles a justifié sa position hier en déclarant : "Si on ne prend pas garde à l'environnement, il se fera n'importe quoi !" Dans ses conclusions, le rapporteur public estime que la décision de l'administration est entachée de "fraude", mais celle-ci n'est nullement imputée à Michel Drucker, lit-on dans La Provence.
"Mon client est la première victime. Il ne peut plus vendre sa maison", s'insurge l'avocat de Michel Drucker, Jean-Pierre Mignard. Le tribunal va devoir décider de l'avenir de la villa, va-t-il suivre la décision du rapporteur public ? Interrogé par La Provence, le maire d'Eygalières a fait savoir qu'il n'entend pas intervenir publiquement sur ce dossier.
L'avocat de Michel Drucker a rappelé que l'enquête pénale a fait suite à la plainte de juin 2009, suivie un an plus tard d'un classement sans suite. Neuf auditions n'ont mis en évidence aucun délit. Mais que penser de cette lettre de la DDE adressée à l'architecte des bâtiments de France ? Certains pensent qu'elle a été antidatée, d'autres songent à une simple erreur matérielle. Maître Mignard, avocat de Michel Drucker estime que les célébrités sont parfois des victimes, comme si elles bénéficiaient de passe-droits. Ce qu'il assure d'être faux. La justice devrait rendre sa décision dans deux semaines.