Gros choc ce dimanche 30 septembre au stade Pierre-de-Coubertin... Outre le fait que le PSG Handball a surclassé le multiple champion de France Montpellier, c'est l'interpellation de huit joueurs et ex-joueurs de Montpellier pour des soupçons de match truqué sur fond de paris suspects qui a marqué les esprits.
Embarqués à l'issue de la rencontre et conduits dans les locaux de la section courses et jeux de la Direction centrale de la police judiciaire à Nanterre, les joueurs, dont le champion olympique et icône du hand tricolore Nikola Karabatic, étaient ce matin tout proches de faire des aveux. Une information confirmée au micro de RTL par Me Dupond-Moretti, avocat des frangins Karabatic, Nikola et Luka. La compagne de ce dernier, Jeny Priez, animatrice du Mag sur NRJ 12, a par ailleurs été suspendue d'antenne depuis son interpellation (et remplacée par Anne Denis) ; elle devrait être transférée à Montpellier pour être entendue dans la journée.
Selon l'avocat, les joueurs ont reconnu avoir parié, mais "n'ont pas laissé filer le match" lors de la défaite surprise face à Cesson-Sévigné de Montpellier lors de la saison passée (31-28). "C'est une infraction sportive, pas une infraction pénale, a précisé l'avocat. Pour que la justice puisse intervenir dans cette affaire, on a besoin d'un match truqué, faute de quoi, sur le plan pénal, il n'y a rien. (...) Le match truqué, ça se démontre, c'est le procureur qui doit le démontrer, ces hommes démentent de la façon la plus farouche avoir truqué ce match. Ce ne sont pas des tricheurs, le match n'a pas été truqué."
Les huit joueurs et leurs proches interpellés sont entendus dans le cadre d'une commission rogatoire d'un juge d'instruction de Montpellier pour corruption active et passive, escroquerie et recel d'escroquerie aux dépens de la Française des jeux (FDJ). En cause : le montant anormalement élevé de paris passés à l'occasion du match du Championnat de France du 12 mai face à Cesson-Sévigné par des joueurs et leurs proches, ce qu'interdit formellement la loi. Ils devraient être transférés mardi à Montpellier.
Les joueurs impliqués risquent de lourdes sanctions, aussi bien judiciaires que sportives, mais qui seront différentes selon l'infraction retenue. En cas de simple délit sportif (paris sportifs interdits), la Ligue nationale de handball jugerait l'affaire et prévoit ainsi des sanctions allant d'une suspension de un à six matches et de 1 à 25 000 euros d'amendes. Mais si les joueurs venaient à être poursuivis pour match truqué, ce qui constituerait un délit pénal de "fraude et corruption sportive", ils risqueraient des peines de prison allant jusqu'à cinq ans et 75 000 euros d'amende.
Reste à savoir pourquoi les joueurs et leur entourage ont parié plus de 90 000 euros sur la défaite de leur propre club sur un match a priori facile (quand d'ordinaire la moyenne des paris sur les matches de hand ne dépasse pas les 5 000 euros...), pour un gain total de 200 000 euros, s'ils n'avaient pas l'intention de le perdre. Une victoire qui leur aurait coûté la modique somme de 90 000 euros, donc... Un calcul plus qu'étrange.