Ce 18 novembre 2014, Alain Gilles, légende du basket français et élu joueur du XXe siècle, précurseur d'un style de jeu à nul autre pareil, est décédé à 69 ans des suites d'une longue maladie. Monsieur Basket, comme on avait coutume de l'appeler, a laissé un héritage immense au basket français. Sa disparition est un choc, et les stars tricolores à l'image de Tony Parker lui ont rendu un bel hommage.
Alain Gilles, derrière un physique quelconque, cachait un joueur de basket hors norme aux qualités techniques et physiques jamais vues à son époque. 188 centimètres, 75 kilos et "de longs segments", comme l'écrit L'Équipe. Une façon de jouer, d'accélérer et de traverser le terrain comme savent si bien le faire les joueurs NBA aujourd'hui, le tout teinté d'une créativité et d'un sens du jeu dignes des plus grands joueurs yougoslaves de la grande époque. Mais avec des décennies d'avance...
Le sélectionneur de l'équipe de France, Vincent Collet, très proche de l'homme qui passa vingt et une années de sa vie à défendre les couleurs de l'ASVEL en tant que joueur et coach, lui rend un vibrant hommage dans les colonnes de L'Équipe et souligne l'influence du joueur sur les générations actuelles, et notamment son meilleur représentant, Tony Parker : "Il avait trente ans d'avance. Et, un peu comme Tony, il faisait beaucoup de choses sur sa vitesse, ses changements de rythme. Ce n'était pas un shooter longue distance, mais il avait cette même capacité que Parker a d'aller là où il n'y a personne, sans craindre le contact. Lui non plus n'était pas particulièrement costaud, mais il n'avait peur de rien."
Depuis San Antonio, Tony Parker, le nouveau président de l'ASVEL, a rendu hommage à Alain Gilles, évoquant sur son compte Facebook un homme "parti trop tôt". "Toutes mes pensées vont à ses proches et sa famille", a-t-il ajouté.
Huit fois champion de France, huit fois meilleur joueur de la saison, 160 sélections en équipe de France dont la première à 16 ans, Alain Gilles était un basketteur à part, créatif, adroit, agile, capable de paniers assassins, d'accélérations fulgurantes et qui n'avait pas peur d'aller au contact des "gros". "Toutes proportions gardées, il y avait du Tony chez lui, confie dans L'Équipe Jacques Monclar, consultant sur beIN SPORT, ancien international qui a joué avec et sous les ordres d'Alain Gilles à l'ASVEL. C'était un peu le Parker d'avant. Par sa vitesse, sa capacité à accélérer avec ou sans la balle, car elle lui collait à la main."
Boris Diaw, capitaine de l'équipe de France championne d'Europe, a lui aussi rendu hommage à cette légende de la balle orange qui a marqué l'histoire du sport et de l'ASVEL.