C'est une vidéo de onze secondes qui a généré un réel tournant en France. Le 27 juin, la mort de Nahel, 17 ans, tué à bout portant par un policier, alors qu'il était au volant de sa voiture, est filmée. BFMTV est allée à la rencontre de celle qui est la première personne à avoir diffuser cette vidéo, vue depuis près de 3 millions de fois. Olivia* (son nom a été changé car elle souhaite préserver son anonymat) est au travail le 27 juin dernier lorsqu'une collègue entre dans le bureau peu avant 9 heures et signale avoir vu un policier tirer sur un conducteur d'une voiture, non loin de là. Elle lui montre alors le contenu de la vidéo. "Quand je vois la vidéo, je trouve ça très choquant et grave. Je n'imaginais pas que cela pouvait arriver à proximité de là ou je travaille", admet Olivia, la jeune femme de 27 ans, dix jours après les faits gravissimes qui ont coûté la vie à Nahel, fils de Mounia.
Elle décide alors de la publier sur Twitter, s'avouant gênée d'aller au commissariat avec. "Je me sentais assez gênée de devoir aller au commissariat avec cette vidéo. Je sais que des policiers font bien leur travail, mais quand on voit ça et qu'on connaît la première version qui a été donnée et qui n'était pas le reflet de ce qu'on voyait dans la vidéo, je pense que j'ai bien fait de la poster", affirme Olivia. Rappelons que peu après que les faits ont été dévoilés, une première version policière, selon laquelle le policier avait tiré car le véhicule lui fonçait dessus, avait été relayée. Elle n'imagine pas encore la portée de son post, ni les émeutes qui vont s'abattre sur la France durant cinq nuits, témoignant de l'immense colère. "Je peux entendre la colère des Français. S'il n'y avait pas eu la vidéo, quelle aurait été la suite?", s'interroge-t-elle.
Je pense juste avoir fait mon devoir
Olivia, tout comme sa collègue qui a filmé ce tragique évènement, souhaite garder l'anonymat. En s'exprimant pour la première fois sur BFMTV ce samedi 8 juillet, elle révèle ne pas encore avoir été auditionnée dans le cadre de l'enquête. "Je ne suis pas quelqu'un qui souhaite la lumière, j'ai même été contactée par la presse internationale. Je pense juste avoir fait mon devoir. Je ne pouvais pas faire comme si rien ne s'était passé", rapporte celle qui a reçu un nombre incommensurable de messages suite au partage de cette vidéo du meurtre de Nahel.