Nadine Morano a décidé de porter plainte contre l'humoriste Guy Bedos qui l'aurait traitée de "conne" et de "salope" durant l'un de ses spectacle. Une information qu'elle a confirmé ce samedi à l'AFP. L'humoriste a répliqué.
Selon l'agence de presse, les propos auraient été tenus par Guy Bedos lors de l'inauguration d'une salle, l'Arsenal à Toul (Meurthe-et-Moselle), municipalité PS, où il donnait son spectacle Rideau ! pour l'occasion devant 1 300 personnes. "Monsieur Bedos en a profité pour m'insulter en me traitant de conne et de salope, a confirmé Nadine Morano à l'AFP. J'ai appelé mon avocat ce matin, (...) la plainte sera déposée pour injures publiques en début de semaine prochaine."
Selon L'Est Républicain, le père de Nicolas Bedos a improvisé quelques phrases à l'encontre de l'ancienne ministre UMP de l'Apprentissage et de la Formation. "Nadine Morano a été élue ici à Toul ? Vous l'avez échappé belle ! On m'avait promis qu'elle serait là... Quelle conne !", aurait-il déclaré à l'encontre de l'ancienne candidate à la mairie de Toul en 2008, battue par la candidate PS de l'époque Nicole Feidt, lançant également un très élégant "Ah, la salope..." Sur un court extrait du spectacle diffusé sur Youtube, on l'entend disctinctement qualifier Nadine Morano de "vulgaire et con", et la traiter un peu plus tard de "connasse", se délectant des hués et des propos provoqués, soulignant que "c'est ça la démocratie". Devant la vulgarité et les insultes, certaines personnes ont alors sifflé l'humoriste quand d'autres auraient quitté la salle.
"C'est une atteinte au droit des femmes", a confié à l'AFP l'ancienne secrétaire d'Etat à la Famille, pointant du doigt "un manque de respect envers les femmes qui est intolérable". On se souvient que Nadine Morano avait été en première ligne à l'Assemblée Nationale lors du vote du texte sur les violences familiales, et en particulier celles faites aux femmes : "On ne peut pas traiter une femme de salope comme ça. C'est inacceptable dans une société. (...) Moi je fais de la politique, pas pour me faire insulter mais pour servir mon pays. Mon statut d'élue est attaqué par ces insultes, mon statut de femme aussi."
Et de mettre en avant la complicité supposée du maire PS de la ville, Alde Harmand, présent dans la salle et qui n'aurait pas réagi aux propos de Guy Bedos. "Il n'a pas été fait le choix d'un artiste consensuel mais d'un artiste clairement engagé à gauche qui profère des insultes à des politiciens de droite, a-t-elle ajouté. Il faut arrêter de croire que dans ce pays on est au-dessus des lois. Monsieur Bedos n'a pas le droit d'insulter les gens comme ça."
Face aux accusations de l'ancienne Ministre, Guy Bedos a également réagi auprès de l'AFP. S'il ne confirme ni n'infirme les insultes, il ne va "pas demander pardon à Nadine Morano pour (sa) langue rabelaisienne". Et en rajoute une petite couche en comparant l'élue UMP aux dirigeants du Front National : "Il n'y a que l'extrême-droite qui porte plainte contre moi, Mme Morano rejoindra comme cela Jean-Marie Le Pen et quelques autres du FN. C'est un incident minime, régional. Si elle veut m'attaquer en justice, très bien. Peut-être que ça me coûtera de l'argent, comme l'a fait Le Pen avant elle, mais tant pis."
Guy Bedos a justifié les propos qu'il a tenus en arguant que le langage utilisé à Toul était le même depuis ses débuts sur scène : "Que dire ? Je ne vais pas demander pardon à Nadine Morano pour ma langue rabelaisienne, celle que j'emploie depuis plus d'un demi-siècle. J'ai mon langage à moi et c'était un spectacle, pas un meeting." Un spectacle qui selon lui a vu des partisans de Nadine Morano tenter d'en perturber le bon déroulement, alors qu'elle-même avait dit qu'elle viendrait en spectatrice. "Elle ne l'a pas fait, mais a envoyé une quinzaine de ses sbires qui ont perturbé le spectacle. (...) Les gens normaux dans le public ont ri et ont même applaudi. Ses soutiens, eux, m'ont hué, c'est pourquoi ça a tourné au vinaigre", a-t-il expliqué, avant d'ajouter avec une pointe d'ironie : "On peut dire qu'elle l'a cherché. Elle a plus besoin que moi qu'on parle d'elle. Et ce n'était que trois phrases dans un spectacle d'une heure quarante. Alors, rendez-vous au tribunal, si elle veut, ça va me rajeunir !"