Le temps des tempêtes est arrivé. Le lundi 1er mars 2021, Nicolas Sarkozy a été condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis, pour corruption et trafic d'influence dans L'Affaire des écoutes. Après avoir fait appel de la décision, notre ancien président de la République a évoqué pour la première fois sa consternation auprès du journal Le Figaro. "J'ai ressenti l'injustice profonde, choquante, des procédures lancées contre moi depuis dix ans, explique-t-il. J'ai aussi conservé ma détermination pour que triomphent le droit et la justice, comme cela devrait se produire dans un État de droit. À chaque fois que ces règles sont bafouées, comme c'est le cas dans cette affaire, mon indignation et ma détermination sont décuplées. J'ai reçu de très nombreux témoignages de soutien d'observateurs français et étrangers qui se disent effarés par ce qui est en train de se passer. Je sais que nous sommes dans un combat de long terme."
Je ne peux en effet accepter d'avoir été condamné pour ce que je n'ai pas fait
Après avoir entendu le verdict du tribunal correctionnel, Nicolas Sarkozy a passé la soirée en famille, avec Carla et leur petite Giulia, puis a regardé quelques épisodes de la série The Killing. De quoi reprendre des forces avant une bataille de longue haleine qui pourrait bien mener l'accusé devant la Cour européenne des droits de l'Homme ! "Ce serait pour moi une souffrance que d'avoir à faire condamner mon propre pays, mais j'y suis prêt car ce serait le prix de la démocratie, précise l'homme politique de 66 ans. Je ne peux en effet accepter d'avoir été condamné pour ce que je n'ai pas fait."
N'est-on pas confronté à une forme de paranoïa ?
Abasourdi par les mots du tribunal correctionnel, Nicolas Sarkozy dénonce l'absence de preuves et les incohérences de cette condamnation. Il regrette, surtout, l'acharnement du premier vice-procureur du PNF - le Parquet National Financier - Patrice Amar. "J'ai découvert chez vos confrères du Point l'existence de la lettre de 17 pages qu'il avait adressée à la procureur générale de Paris, convaincu qu'il était qu'Éliane Houlette, à l'époque à la tête du PNF, était la mystérieuse taupe qui me renseignait sur les avancées des investigations... c'est insensé, dénonce-t-il. Ce même Mr Amar, que je ne connais pas et dont j'ignore tout, était aussi persuadé qu'un SMS anodin adressé à mon avocat, Me Herzog, par un confrère était un message codé pour l'informer que la ligne Bismuth était sur écoute ! N'est-on pas confronté à une forme de paranoïa ?"
Dans quelques jours, Nicolas Sarkozy sera jugé dans l'affaire Bygmalion, dans laquelle il est également prévenu. Il pourra heureusement compter sur le soutien de sa compagne, Carla Bruni, qui proclame déjà l'acharnement insensé à l'encontre de son homme et assure que "la vérité fera jour"...