L'affaire d'espionnage qui secoue l'Audiovisuel extérieur de la France devrait enfin connaître une avancée, bonne ou non pour Christine Ockrent ! En janvier, Alain de Pouzilhac, le PDG de cette holding qui chapeaute France 24, RFI et une partie de TV5, portait plainte au nom de la société avec constitution de partie civile ce qui devait déclencher la saisie d'un juge d'instruction. C'est désormais chose faite : D'après le site du Nouvelobs.fr, Françoise Mery-Dujadin, juge d'instruction à Nanterre, vient d'être chargée du dossier, le 7 avril.
Cette juge va pouvoir reprendre le rapport bouclé par la Brigade d'enquêtes sur les fraudes aux technologies de l'information (Befti) investiguer et si elle le juge nécessaire, reconvoquer tous les témoins ou supposés protagonistes comme Candice Marshal, qui a déjà effectué de la garde à vue durant l'enquête préliminaire de la Befti, et peut-être... Christine Ockrent, numéro deux de la holding.
Dans cette affaire d'espionnage, Candice Marshal est la principale "suspecte". Licenciée pour faute grave, elle clame son innocence et réfute la théorie selon laquelle elle espionnait l'AEF pour le compte de Christine Ockrent.
Me Olivier Metzner, avocat de l'AEF, se réjouit de la saisie d'une juge d'instruction sur le site du Nouvel Observateur : "Nous aurons ainsi accès au dossier. Jusqu'ici nous avons dû nous contenter de ce que disaient les uns et les autres dans la presse." Il reste prudent quant à l'implication supposée d'Ockrent dans cette affaire : "On ne dit pas que Christine Ockrent a orchestré quoique ce soit. En l'état actuel, on n'en sait rien."
Un nouveau chapitre de la crise au sein de France 24, RFI et TV5 va donc s'écrire dans le bureau de cette juge de Nanterre.
Le 28 mars, dans un long entretien accordé au Monde, Christine Ockrent contre-attaquait expliquant être victime d'un grave harcèlement moral : "Il existe une crise au sein de l'AEF qui n'est pas de mon fait, mais dont je suis la victime." La journaliste a déposé une plainte contre X au tribunal de Nanterre. Une longue plainte de 25 pages qui vise sans le nommer Alain de Pouzilhac "qui n'a de cesse d'orchestrer" contre elle "une véritable politique d'ostracisme". Elle niait également négocier de grosses indemnités de départ. Le jour même, l'AEF faisait savoir par voie de communiqué que Christine Ockrent "n'a jamais été l'objet d'aucune enquête privée que nous aurions diligentée, ni victime d'aucun harcèlement" et estime que cette "démarche individuelle ne peut que porter atteinte à l'image du groupe et aux intérêts de salariés". La guerre continue, et sans répit !