Incontrôlable Prince !
Si en public, l'artiste de Minneapolis est d'un calme olympien, sur scène, il se mue en créature funk, dieu aux pas de danse ciselés, au jeu de guitare prodigieux. Après plus de 30 ans de carrière - le premier album de Prince est paru en 1978 -, le musicien fait à peu près ce qu'il lui plaît. Et lorsqu'il se décide à jouer, rien ne peut l'arrêter.
La semaine dernière, Prince se produisait au Nikaïa à Nice. Il s'agissait de la seconde date officielle du chanteur en France après son passage au Main Square festival d'Arras. Son passage à Nice a été quelque peu critiqué, pour sa partie hors scène, par nos confrères de Nice-Matin, décrivant un artiste "paranoïaque" et "capricieux".
Des adjectifs qui ne font qu'ajouter un peu de soufre à la réputation de Prince, déjà, souvent taxé de mauvais payeur. Il doit par exemple 2,95 millions d'euros à un promoteur irlandais qu'il n'a toujours pas payé, et, la semaine dernière, son ancien avocat portait plainte contre lui. Il lui réclame 50 000 dollars d'honoraires non réglés.
Au final, le public ne retiendra que l'image de Prince sur scène : sa maestria, sa générosité. Outre le fait qu'il a offert son dernier album, 20Ten, aux lecteurs du Courrier international, Prince donne régulièrement des concerts surprises marathon. Ainsi, après le Nikaïa, Prince s'est dirigé vers le Palais à Cannes. Sur scène à 3h00 du matin, il donne tout jusqu'au petit matin. Nos confrères de Nice-Matin sont finalement conquis par son énergie : "Juste lui, ses musiciens, ses choristes. Contre toute attente, il a exigé... que les agents de sécurité s'éloignent, le laissant presque au milieu de la foule. Prince a joué à fond la carte de la proximité avec le public."
Quelles stars, aujourd'hui, de l'envergure d'un Prince se permettraient ce genre de choses ?