C'est très certainement avec le sentiment du devoir accompli et un brin de soulagement que le prince William aura laissé derrière lui kimonos, panoplie de samouraï et Cité interdite pour retrouver ses pantoufles au palais de Kensington. Le duc de Cambridge, au terme d'une visite officielle d'une semaine au Japon et en Chine en représentation de la reine Elizabeth II, a regagné ses pénates, où l'attendaient son épouse Kate Middleton, vue bien enceinte au Goring Hotel, et leur fils le prince George. Son séjour en Asie aura été un succès, marqué dans les dernières heures par sa rencontre avec un ours sympathique et un éléphant adorable.
Après avoir rencontré le président Xi Jinping, visité la Cité interdite ou encore discuté avec des jeunes évoquant leur expérience de l'exode rural, le prince William inaugurait lundi 2 mars 2015 à Shanghai le GREAT Festival of Creativity, événement organisé sous l'égide de la campagne GREAT, dont il est l'ambassadeur et qui fait promotion de l'attractivité de la Grande-Bretagne en matière d'opportunités d'investissement et d'innovation. Le lendemain, mardi 3, le duc de Cambridge, 32 ans, avait l'occasion de prolonger cette publicité en vantant les mérites des grandes écoles britanniques, lors de la cérémonie des British Council Global Alumni Awards, en présence de neuf lauréats chinois passés par de prestigieuses universités anglaises. Il se déplaçait ensuite au Musée du film de Shanghai, puis au lycée de Nanyang, où, en bon président de la Football Association et supporter du club d'Aston Villa, il a fait étalage de ses talents de footballeur.
Dans la soirée, l'hôte britannique assistait à l'avant-première locale de l'adorable comédie Paddington, en tant que président de la BAFTA (British Academy of Film and Television Arts). L'occasion de croiser sur le tapis rouge le craquant ours brun péruvien héros du film. Après une bonne poignée de papattes et une révérence, William s'est amusé du fait que son fils George aurait bien aimé être à sa place. Avant la projection, il a ensuite exhorté, devant un public de 500 personnes, les Chinois à venir étudier le cinéma en Grande-Bretagne.
Mercredi 4, le prince William se déplaçait dans la province du Yunnan, à la rencontre d'éléphants d'Asie et de villageois qui cohabitent respectueusement avec les pachydermes. Le contexte idéal pour donner de l'écho à son combat, de plus en plus ardent, pour la préservation de la faune sauvage et la lutte contre le braconnage et le commerce illégal qui déciment certaines espèces. Le duc de Cambridge, qui espère déjà que son fils, installé dans une chambre aux couleurs de la savane, défendra à son tour un jour cette cause, a fait la connaissance de Ran Ran, une éléphante de 13 ans recueillie à la réserve de Xishuangbanna après avoir été retrouvée blessée par un piège quand elle avait 5 ans. La demoiselle a eu droit à des caresses et une ration de carottes servie par le prince anglais, et, lorsque le panier se trouva vide, celui-ci plaisanta : "Tu vas avoir une indigestion !"
William, parrain du Tusk Trust et président de United for Wildlife, deux actions d'envergure pour la protection des animaux sauvages, a fait de la Chine, plaque tournante de leur commerce illégal, une de ses priorités pour faire évoluer les mentalités. Dans les rues de Shanghai, on pouvait d'ailleurs le voir s'afficher dans une campagne contre le commerce de l'ivoire, qui menace la survie de l'éléphant d'Asie (auquel son défunt oncle Mark Shand, frère de la duchesse Camilla, a voué son existence).