Au deuxième jour du procès des handballeurs de Montpellier impliqués dans des paris suspects sur un match présumé truqué de leur équipe, les compagnes de Nikola et Luka Karabatic ont été entendues par le tribunal. Géraldine Pillet et Jeny Priez ont défendu leurs compagnons face aux attaques du procureur.
"Ne soyez pas stupide !"
Après une tentative de faire annuler le procès, rejetée par la cour, la défense est passée sur le gril du procureur du tribunal correctionnel de Montpellier ce mardi 16 juin. Première à passer à la barre, Jennifer Priez, aussi connue sous le nom de Jeny Priez, la compagne de Luka Karabatic, futur joueur du PSG Handball. Lunettes à grosse monture, chemisier blanc sur pantalon déchiré aux genoux, la jeune femme apparaît nerveuse à la barre. Avec son compagnon, avec qui elle est pacsée depuis peu, ils font partis des rares personnes impliquées à avoir reconnu les paris.
"J'ai perdu mon emploi à la télévision suite à cette affaire", explique l'ex-animatrice de NRJ12. "Ses motivations étaient celles d'un parieur qui avait envie de tenter un coup de poker", poursuit-elle, avant d'engager plusieurs passes d'armes avec le procureur. "Je vous réponds si j'ai des réponses, sinon, je ne vous réponds pas !", lâche-t-elle lorsque le procureur l'interroge sur les raisons qui ont poussé Luka à jouer, ou encore sur les horaires des paris.
Devant la cour, elle assure qu'elle ignorait que l'on pouvait parier sur Internet... "Vous avez téléchargé l'application sur votre téléphone : ne soyez pas stupide ! Ne passez pas pour une cruche devant toute une salle, quand même", rétorque le procureur. Jeny Priez révèle simplement : "Il se doutait que ce n'était pas une chose à faire vis-à-vis de son équipe, du moins d'un point de vue moral." Impassible, Luka Karabatic assiste à l'audition de sa compagne avant de se montrer tendre et proche de celle qui partage sa vie et l'accompagne dans les célébrations de l'équipe de France.
Géraldine Pillet, "pour l'appât du gain"
Puis se fut au tour de Géraldine Pillet, la compagne de la star mondiale du hand, de passer à la barre. Présentée comme le cerveau de l'opération, la jeune femme qui travaille à l'hôtel Méridien à Paris pour 900 euros mensuel avait joué 1 500 euros. "Pourquoi avoir encaissé l'argent ?", lui demande le procureur, soulignant qu'elle "met en danger la carrière d'une super star du sport français". Réponse : "J'allais pas laisser filer. C'était mon argent. Nikola ne subvient pas à mes besoins. (...) Je ne suis pas avec lui pour l'argent." Entre désinvolture, sourire et ton frondeur, comme le souligne l'AFP, Géraldine Pillet, chemisier blanc sur jean sombre, se voit ordonner par le président du tribunal de sortir les mains de ses poches lors de son passage à la barre...
"Je l'ai fait pour l'appât du gain", raconte-t-elle encore. Et c'est Jeny Priez qui l'aurait informée des paris à venir, poursuit-elle, assurant qu'elle n'a pas prévenu Nikola Karabatic. "Je ne lui ai pas parlé de mes intention. (...) Il se serait fermement opposé, parce que, lui, a une éthique. Il était inenvisageable de lui en parler. Je sais l'atteinte que je lui ai causée. Je la regrette amèrement", concède-t-elle au président.
Alors, comment justifier la présence de l'application Parions sport sur le téléphone portable de son compagnon ? C'était le premier téléphone qu'elle avait "sous la main". Quant aux nombreux appels qu'elle a passés, "je ne peux plus vous dire pourquoi j'ai passé tous ces coups de fil".
En définitive, et comme on pouvait s'y attendre, les deux femmes regrettent aujourd'hui ces paris. "Si c'était à refaire, jamais je ne le referais", explique Géraldine Pillet. "C'est un pari bête et stupide. Si je pouvais revenir en arrière, je le ferais", a pour sa part déclaré Jeny Priez.
Ce mercredi, la cour entendra les deux frères, Nikola et Luka Karabatic. Deux auditions des deux stars du hand tricolore très attendues.