Dimanche 27 septembre, le destin de Rachida Dati était passé au crible dans l'émission de Laurent Delahousse, Un jour un destin. Outre sa trajectoire politique, l'émission s'est intéressée à la femme, qui fut notamment victime d'un mariage arrangé...
C'est mortel, on dirait qu'on l'emmène à l'abattoir
Elle avait raconté sa vie, loin d'être un long fleuve tranquille, dans une biographie poignante, Fille de M'Barek et de Fatim-Zohra, ministre de la Justice. De cette histoire de mariage arrangé et annulé, que l'ancienne ministre de la Justice avait accepté pour ses parents, elle dira : "Pourquoi pas lui, en effet. Dans l'ivresse de l'été, je m'entends dire oui à mes parents."
Dansle numéro d'Un jour un destin qui lui était consacré, ses proches racontent ce terrible jour où elle s'est engagée avec un quasi inconnu. "C'est mortel, on dirait qu'on l'emmène à l'abattoir", raconte son amie Catherine Poiret, qui, alors, "lui file un petit Lexomil". "Elle sent que ça va être une espèce de prison", entend-on. "Quand elle se met à monter les marches, c'est une mariée avec des larmes", décrit Valérie Parize.
Ce 14 novembre 1992, Rachida Dati doit épouser un homme qu'elle connaît à peine, pour ses parents, pour qui "c'était un drame d'avoir une fille de 26 ans qui n'est pas mariée", confie l'une de ses amies. "A l'époque, elle a des aventures, c'est extrêmement mal vu par sa famille", ajoute une autre.
Alors, en ce jour de mariage à la mairie, l'heure n'est pas à la fête. L'ambiance est lourde, pesante. Et alors que tout le monde a pris place, la mariée se fait attendre. A son arrivée, l'une de ses amies lui demande de faire "machine arrière"... "Non, ce n'est pas possible", répond celle qui allait devenir maire du 7e arrondissement de Paris. Devant l'adjointe au maire qui lui pose la traditionnelle question de savoir si elle souhaite prendre pour époux "untel", Rachida Dati répond par le silence. Elle se retourne auprès de sa mère pour y chercher une réponse, "pour ne pas dire oui, pour ne pas dire non". "Elle n'avait surtout pas envie de dire oui", juge l'adjointe au maire.
Ça aurait pu être pire
"Elle jette une petite oeillade à sa maman pour qu'elle lui donne le courage. Sa mère n'arrête pas de dire : 'Allez Rachida, dis oui, dis oui !' et son père la fusille du regard... Il y a comme une espèce de petit bruit, qui fait dire à l'adjointe : 'Je considère ça comme un oui.' ", racontent les amies de Rachida Dati. La voilà mariée. Mais dès le lendemain, Rachida Dati fait tout pour annuler ce mariage, et se lance dans une bataille qui durera trois années. Trois années pour que la justice accorde à la maman de la petite Zohra sa liberté...
"C'est quelque chose dont je n'ai jamais parlé à personne, confie-t-elle à Laurent Delahousse. C'était quelque chose que mes parents avaient souhaité (...) J'ai accepté. Le jour même j'ai compris que ce n'était pas ça. Le jour même j'ai cherché à faire annuler ce mariage. J'ai eu un tiraillement parce que je ne suis pas dans ces sentiments et pour moi, l'institution du mariage est quelque chose de sacré. Ce sont des choses sur lesquelles je ne me suis jamais épanchée (...) Ça aurait pu être pire."