223 jours. 223 jours d'illusions perdues, de souffrance et de rêves envolés. Après plus de sept mois loin des courts pour soigner un genou douloureux qui aujourd'hui encore le fait souffrir, Rafael Nadal faisait cette semaine son grand retour. Victime du syndrome de Hoffa, l'Espagnol de 26 ans a repris la compétition ce mercredi 6 février à Viña del Mar au Chili face à l'obscur Federico Delbonis, 128e mondial.
Un retour gagnant pour Rafa après un premier double disputé avec son compère Juan Monaco, mais un retour laborieux malgré un score flatteur (6-3, 6-2). Et pour cause. Après une si longue absence, le Majorquin éprouve une certaine appréhension bien légitime à l'idée de reprendre appui sur son genou douloureux. Mais dans une interview donnée au quotidien L'Équipe, Rafael Nadal réfute toute notion de peur à l'idée de fouler de nouveau les courts. "Peur ? Non. Stress, oui, c'est normal. Soulagement et joie, c'est certain. En fait, le thème du moment, c'est la patience", confiait-il ainsi avant de disputer son premier match.
La douleur, elle, est toujours présente. "C'est une douleur installée, explique-t-il ainsi. Je peux la ressentir le matin en me levant, le midi en mangeant ou en frappant un revers. (...) Mais bon, douleur ou pas, le sentiment qui écrase tous les autres, c'est la joie d'être là, de m'entraîner avec les pros, d'avoir un match à jouer, de sentir la compétition." Car après la plus longue interruption de carrière qu'ait connue Nadal, c'est un véritablement soulagement pour l'Espagnol, même s'il sait que son genou ne sera jamais réellement guéri. Passé de la deuxième à la cinquième place mondiale, le joueur n'a désormais qu'un objectif : retrouver ses sensations et si son physique le lui permet, s'incruster dans le duo Novak Djokovic-Andy Murray qui fait désormais la loi au sommet de l'ATP.
Au-delà de son retour, c'est surtout la fin de mois de galères et de désillusions qui soulagent Rafael Nadal. "Le pire, c'est quand j'ai compris que je ne jouerais pas les Jeux olympiques [Il devait être le porte-drapeau de la sélection olympique avant de déclarer forfait, NDLR]. Au début, j'ai cru guérir vite. Ce qui a été difficile, c'est que mon genou a lâché au meilleur moment de ma carrière", confie-t-il avant de rappeler qu'il espère bien retrouver le haut niveau et venir titiller Novak Djokovic... "Je ne veux surtout pas paraître arrogant, je veux juste dire que je pense être capable de revenir à ce niveau", ajoute-t-il.
Enfin, le sept fois vainqueur de Roland-Garros revient sur les nombreuses rumeurs qui ont accompagné ses sept mois loin des courts, entre suspension pour dopage et suspicion de dopage. Des accusations qu'avait d'ailleurs tenues le Belge Christophe Rochus dans une interview, qui évoquait ses soupçons quant à la véritable raison des absences de Rafa Nadal et Robin Söderling. Des propos qui n'ont bien évidemment pas plu au Majorquin, qui avait déjà eu maille à partir avec les Guignols de l'Info à la suite des propos tenus par Yannick Noah sur le même sujet... "Ce genre de rumeur existe parce que les contrôles ne sont pas publics, répond la star. L'ITF [la Fédération internationale de tennis, NDLR] doit jouer la transparence. L'AMA [Agence mondiale antidopage, NDLR], pareil. Sinon, ça continuera et je devrai encore écouter Christophe Rochus faire ses commentaires stupides sans aucune preuve. Je trouve incroyable qu'on puisse écrire ou publier de telles accusations sans preuve. Donnez-moi les preuves et ça ira bien !"