Un cauchemar. C'est ainsi que Susan Schneider qualifie les derniers mois qu'a vécu l'illustre Robin Williams, qui a mis fin à ses jours le 11 août de l'année dernière. La veuve de l'acteur américain qui s'est suicidé à l'âge de 63 ans, s'est confiée lors d'une interview plus qu'émouvante pour l'émission Good Morning America.
En larmes, elle est revenue sur l'enfer du couple au quotidien face à la maladie de l'acteur qui souffrait de la démence à corps de Lewy, un dérivé d'Alzheimer et de Parkinson qui touche le cerveau et entraîne une perte d'autonomie, un ralentissement moteur et surtout des hallucinations visuelles. Une maladie qui a été diagnostiquée dès le mois de novembre 2013 et qui aurait tué la star du Cercle des poètes disparus.
Mon meilleur ami était en train de perdre pied.
Susan affirme en effet que depuis plusieurs mois, Robin perdait le contrôle de son corps et de ses capacités mentales, une situation invivable et inacceptable pour le célèbre comédien. "Mon meilleur ami était en train de perdre pied", a-t-elle expliqué en se remémorant un incident survenu trois semaines seulement avant sa mort. "J'ai ouvert la porte, il y avait du sang qui coulait. Sa serviette était imbibée de sang et il se tamponnait la tête. J'ai crié pour savoir ce qu'il s'était passé, ce qu'il avait fait, et, il a montré la porte du doigt... Je lui ai demandé s'il s'était cogné, il m'a fait signe que oui de la tête", a-t-elle expliqué entre deux larmes.
Sur le coup, Susan est persuadée que l'acteur, du fait de sa maladie, en vient à se taper la tête contre les murs. "Un an de recherches après la mort de mon mari pour savoir ce qui l'a tué, à me renseigner sur la maladie et ses symptômes, j'ai compris que sa vision était affectée en profondeur, et qu'il perdait sa capacité à reconnaître et identifier les objets. J'ai compris qu'il était seulement en colère contre lui-même, et qu'il en avait assez de tout ça, c'était sa façon d'exprimer sa colère", a-t-elle tristement constaté.
C'était sa manière à lui de dire non.
La situation ne va pas en s'arrangeant quand l'acteur, sobre depuis plusieurs mois, apprend qu'il est à un stade précoce de la maladie de Parkinson, déjà très anxieux et dépressif, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. "Quand on sortait dîner et si les gens le regardaient, parce qu'ils ne pouvaient pas s'en empêcher, il était inquiet de savoir si on le regarderait d'un mauvais oeil", s'est-elle souvenue encore...
Face à la gravité des choses et alors que l'acteur peine à garder le contrôle sur sa vie, les médecins prennent la décision de le faire admettre dans un centre spécialisé afin de lui faire passer des tests. Une hospitalisation à laquelle Robin Williams se refuse, et qui aurait motivé sa décision radicale. "C'était sa manière à lui de dire non. Je ne lui en veux pas", a-t-elle précisé. Susan assure toutefois qu'elle n'a jamais pensé une seconde que l'acteur pourrait vouloir mettre fin à ses jours. Une fois le diagnostic posé sur la maladie, c'est presque un soulagement pour le couple qui s'est désormais contre quoi se battre. Elle garde espoir jusqu'à la fin, en témoigne leur dernier échange.
"J'étais en train de me mettre au lit, il est venu dans ma chambre plusieurs fois pour me dire 'Bonne nuit, mon amour'. Il est revenu puis il est ressorti avec son iPad, on aurait dit qu'il avait quelque chose à faire et j'ai pensé qu'il allait mieux... Il m'a dit 'Bonne nuit, bonne nuit'. Ce sont ces derniers mots", a-t-elle lâché avant de fondre en larmes. Pendant que Susan se met au lit, son mari qui ne partage plus le lit conjugal à cause des troubles du sommeil que lui inflige la maladie, se prépare à commettre l'irréparable. Le lendemain matin, elle part travailler la boule au ventre.
Je me suis dit 'Mon dieu Robin ! Qu'as-tu fait' ?
"Je n'arrêtais pas de me demander pourquoi il n'avait toujours pas appelé. Alors son assistante m'a envoyé un message pour me dire qu'il ne s'était pas levé et me demander quoi faire. C'est à ce moment-là que j'ai compris qu'il s'était passé quelque chose d'horrible", a-t-elle expliqué. "Je voulais seulement le voir une dernière fois, et j'ai pu le faire... Je me suis dit 'Mon dieu Robin, qu'as-tu fait'. Et puis j'ai prié avec lui en lui disant que je lui pardonnais cinquante millions de fois, de tout mon coeur et qu'il était l'homme le plus courageux que je connaisse", a-t-elle conclu tandis que son mari laissant derrière lui ses trois enfants nés de précédents mariages, Zak (32 ans), Zelda (25 ans) et Cody (23 ans).
Des enfants avec qui Susan a d'ailleurs dû se battre juridiquement pour tenter de faire modifier le testament de son défunt mari. Un combat sur lequel elle reviendra et qu'elle essayera de justifier la semaine prochaine, lors d'une nouvelle émission spéciale qui lui sera consacrée sur la même chaine américaine.
Coline Chavaroche