C'est un homme en colère qui s'est exprimé. Le cinéaste franco-polonais Roman Polanski, accusé d'agression sexuelle sur mineure et reconnu coupable, a violemment critiqué le mouvement #MeToo. Dans un entretien accordé à l'édition polonaise de l'hebdomadaire Newsweek, l'époux d'Emmanuelle Seigner dézingue ce qui lui semble être "une hystérie collective, du genre de celles qui arrivent dans les sociétés de temps à autre".
Récemment expulsé de l'Académie des Oscars à l'instar de Bill Cosby, Roman Polanski a vu surgir à de nombreuses reprises son nom lors de cette libération de la parole des femmes incarné par les mouvements #MeToo et #BalanceTonPorc, en France. Le réalisateur de 84 ans croit savoir que le mouvement fait partie de ces phénomènes qui "prennent parfois une tournure plus dramatique, comme la Révolution Française ou la nuit de la Saint-Barthélemy en France, et parfois moins sanglante, comme en 1968 en Pologne ou le maccarthysme aux Etats-Unis".
Polanski poursuit son étonnante comparaison en visant les participants à ce mouvement. "Tous, mus essentiellement par la peur, s'efforcent de se joindre à ce mouvement, déclare-t-il. Quand je l'observe, cela me rappelle la mort d'un leader nord-coréen adulé, qui a fait terriblement pleurer tout le monde, et certains pleuraient si fort qu'on ne pouvait pas s'empêcher de rire." Et de rajouter, cinglant : "A mon avis, c'est entièrement de l'hypocrisie."