A l'heure des bilans à l'aurore de cette année 2012, Sébastien Chabal ne fait pas exception.
L'homme pose un regard lucide et apaisé sur son année 2011, la pire de sa longue carrière dans le monde de l'Ovalie. Entre déceptions et blessures, physiques comme morales, le troisième ligne du Racing Métro 92 s'est confié sur le site internet du Monde.
La douloureuse Coupe du monde
"Je n'avais jamais connu un tel enchaînement de soucis physiques : j'ai eu autant de blessures en un an qu'en quatorze ans de carrière. Pour couronner le tout, j'ai 'chopé' tous les virus de la terre !", confie un Sébastien Chabal fataliste, qui évoque également l'élimination en demi-finale du Top 14 ou l'humiliante défaite en Italie lors du Tournoi des VI Nations. Un tournoi qui lui coûtera par ailleurs sa place à la Coupe du monde en Nouvelle-Zélande, car "il fallait que des têtes tombent". Visiblement, ses prestations assez pâles durant le tournoi auraient été à l'origine de son éviction, Marc Lièvremont lui expliquant que d'autres joueurs étaient meilleurs que lui. "Je n'en sais pas plus", conclut-il sur cet épisode douloureux. "C'est un truc que j'ai digéré depuis longtemps, mais c'était quand même mon objectif final avec l'équipe de France. Ça m'a fait mal au ventre pendant certains matches de la compétition. J'ai regardé la finale quasiment à genoux, à hurler." En veut-il pour autant au sélectionneur ? "Je n'ai aucune rancoeur ni rancune contre personne."
Caveman, comme l'ont surnommé les Anglais, revient également sur l'épisode de sa biographie qui avait provoqué une polémique quant à ses propos tenus sur l'arbitrage. Une polémique qui selon lui a eu une influence sur sa non-sélection au mondial... Et qui n'avait pourtant pas lieu d'être : "Marc Lièvremont m'a dit que non. Moi, je pense que oui.(...) Les gens se sont arrêtés à ce qu'ils avaient lu dans un journal où un gros raccourci avait été fait. J'ai été jugé là-dessus alors que je n'ai pas voulu faire un livre à scandale. Je n'ai jamais dit que les arbitres étaient nuls. Depuis cette polémique, ce bouquin me sort par les yeux. Je ne veux plus en entendre parler."
Une icône publicitaire contestée
Aujourd'hui, Sébastien Chabal, qui a fait une belle entrée au Musée Grévin, doit faire face aux nombreuses critiques qui fleurissent quant à ses performances en berne depuis le début de saison, ou ses nombreuses participations à des campagnes publicitaires. Des critiques qui motivent d'autant plus le sportif de 24 ans. "Ça me met les crocs car beaucoup pensent que je suis fini, que je ne suis plus qu'une image et que je suis là pour faire joli au Racing Métro. Mais ce n'est pas le cas, je vous l'assure. Tout ce qui se dit, ça me file encore plus la 'niaque'. Si seulement les pépins physiques me laissaient tomber... I'll be back !", rugit-il.
Et s'il reconnaît que "le business marche bien", il met en avant le fait qu'il renonce à bon nombre de sollicitations afin de se concentrer sur le rugby et le Racing, sa priorité. Suite à une blessure en début d'année, Sébastien Chabal souhaite retrouver le rythme de la compétition ainsi que sa force physique, qui avait fait sa réputation et impressionnait les adversaires. Quitte à user d'autres artifices pour prendre l'ascendant psychologique : "Je vais peut-être me laisser pousser un peu plus la barbe pour recommencer à faire peur !"
A quelques années de la retraite, "il m'en reste une ou deux après celle-ci", Sébastien Chabal ne pense qu'au terrain, à prendre du plaisir, si possible au Racing, tout en se montrant disponible pour l'équipe de France, "s'il y a un accident de bus et que les huit avants se blessent", même s'il sait que le nouveau sélectionneur du XV de France, Philippe Saint-André, constituera un nouveau groupe en vue de la Coupe du Monde 2015, probablement sans lui...
Un entretien à retrouver en intégralité sur le site internet du Monde.