Sur le court, elle paraît indestructible, imperturbable, véritable machine de guerre formée pour gagner. Et ses 17 titres du Grand Chelem ne le démentiront pas. Pourtant, une fois les raquettes rangées, c'est une autre Serena Williams qui se dévoile. Plus sensible, plus fragile...
Fin, mai, quelques jours avant un Roland-Garros de triste mémoire pour l'Américaine (défaite au second tour face à Garbine Muguruza), L'Équipe avait rencontré Serena Williams. L'occasion d'une interview "Le jour où" publiée le 9 juillet dernier, qui révèle une personnalité méconnue de la numéro un mondiale. Une star de 32 ans aussi fragile dans la vie que forte sur un terrain. De quoi mettre un peu plus en lumière les événements des dernières semaines...
"Sur un court, je suis très forte. Mais, hors du court, je suis vraiment fragile, confie-t-elle sans détour. Je crois que je suis trop sensible. On peut très facilement me faire du mal. Je me sens très facilement blessée, offensée. Il faut que je travaille là-dessus." Les moqueries, Serena les a longtemps subies, notamment lorsqu'elle dominait outrageusement le circuit féminin, suscitant autant d'admiration que de haine de la part de ses fans et détracteurs, ces derniers n'hésitant pas à s'en prendre à ses formes plus qu'athlétiques. Depuis, la belle a appris à accepter ses formes et un physique qui ne la font pas passer inaperçue.
"Parfois, j'y pense et je me dis que ce serait bon si personne ne savait qui j'étais. Je pourrais me promener tranquille. (...) Ce serait cool, parfois, d'être juste une personne normale, ne pas être vue, ni reconnue. Cela doit même être très étrange", explique-t-elle encore. On pourrait donc penser que Serena Williams est une véritable fleur bleue dont les sentiments affleurent... Mais non. La jeune trentenaire se dit incapable de tomber amoureuse et ne se souvient pas l'avoir déjà été. "Bon, d'accord, gamine, à partir de l'âge de trois ans, je tombais amoureuse chaque semaine de chaque garçon auquel je pensais ! Mais là, bien sûr, quand je finissais par avoir un boyfriend, je me désintéressais immédiatement de lui (rire). C'est l'histoire de ma vie, je crois bien", poursuit Serena Williams, qui reconnaît également être souvent triste sur un court.
A la lecture de ces confessions surprenantes de la part d'une championne, son malaise à Wimbledon et l'inquiétant silence qui l'avait suivi prennent une tout autre signification. Si le tournoi londonien évoquait un virus, d'autres hypothèses ont été avancées depuis, et notamment une rupture, aussi bien amoureuse que professionnelle. Si tel était le cas, une Serena Williams aussi sensible qu'elle le dit pourrait souffrir plus que de raison d'une telle situation...