Victoria de Suède: Inspirée par sa fille Estelle, elle tire la sonnette d'alarme

Étonnamment absente pour la cérémonie de remise du Stockholm Junior Water Prize, dont elle a délégué la présidence à son frère le prince Carl Philip, la princesse Victoria de Suède était de retour à Stockholm jeudi 1er septembre pour participer comme chaque année à la Semaine mondiale de l'eau avant qu'elle ne se referme, ce vendredi 2.

Rentrée d'un séjour en famille en Angleterre qui l'a vue se régaler dans l'une des adresses du chef Jamie Oliver, lequel a révélé que le jeune prince Oscar était du voyage, l'héritière du trône a animé une conférence sur le thème "Construire un avenir résilient grâce à l'eau", une action de plus inscrite dans la droite ligne de son rôle d'ambassadrice des objectifs de développement durable inscrits à l'Agenda 2030 des Nations unies. Parmi les autres intervenants de la matinée à laquelle Victoria a contribué figuraient notamment les ministres de l'Environnement français, Ségolène Royal, et marocain, Hakima El Haite.

C'est triste, pour une maman, de devoir dire non

Un peu à la manière de la duchesse Catherine de Cambridge, qui a mentionné ses enfants le prince George et la princesse Charlotte dans le cadre de son combat en faveur de la santé mentale ses enfants, la princesse Victoria n'a pas hésité à mettre son expérience de mère de famille au service de message : "La Suède a connu un été chaud cette année. Ma fille de 4 ans [la princesse Estelle] avait très envie de nager, a-t-elle déclaré d'emblée. Elle adore nager, tout comme moi lorsque j'étais enfant. Et, comme la plupart des parents, j'ai envie de dire 'oui' quand mon enfant veut jouer dans l'eau. Mais cet été, bien des parents en Suède ont eu à dire non à leurs enfants qui voulaient plonger dans la mer. Parce que l'eau n'était pas saine. À la place, il y avait un amas brunâtre d'algues toxiques. Ce n'est que l'un des signes alarmants quant au fait que notre environnement marin subit un stress énorme. Un tiers de la mer Baltique a désormais si peu d'oxygène qu'il est difficile ou impossible pour un poisson de vivre et de se nourrir. Cela signifie que les choses que, pendant des générations, nous avons considéré comme acquises, nos enfants auront du mal ou ne pourront pas en profiter. Comme sa baigner par une chaude journée d'été. Ou pouvoir manger un poisson qu'on a pêché soi-même. Pour une mère, c'est triste de devoir dire non face au désir de son enfant de se baigner."

Partant de cet exemple saisissant, la fille du roi Carl XVI Gustaf de Suède, qui remettait le même jour, assisté par son épouse la reine Silvia, le Stockholm Water Prize en faveur du développement durable, a ensuite souligné qu'il y a dans le monde des situations bien plus désespérées : la mère dont l'enfant a soif, celle qui ne peut pas travailler parce qu'elle doit aller chercher de l'eau pour sa famille, celle dont la fille adolescente ne peut pas aller à l'école faute de pouvoir se laver. La réalité des 650 millions d'habitants de la planète qui n'ont pas accès à une eau saine. "C'est de cela que nous sommes véritablement en train de parler quand nous parlons de l'eau", a asséné la princesse Victoria, qui participait ce vendredi à un déjeuner sur la question de la mer Baltique, abordant les perspectives que ces discussions doivent alimenter : la santé, le développement économique, l'égalité des chances. À condition de prendre, dès maintenant, les bonnes décisions.