"Panneau publicitaire à trois neurones", "pute", "con comme une bite"... C'est par ces quelques mots doux que Christophe Alévêque décrivait Zinédine Zidane dans une interview à SportMag en 2011. Après un premier procès perdu en mars 2012, l'ancienne star des Bleus s'est cette fois rendue devant la cour d'appel, jeudi 24 janvier, pour continuer de poursuivre l'ex-trublion de la bande à Laurent Ruquier pour injure. Plus à l'aise dans un stade de football que dans un tribunal, l'icône du ballon rond s'est dit "choqué et blessé" par les propos de l'humoriste. "C'est gratuit et ça fait mal", a-t-il assuré, d'une voix parfois inaudible, selon l'AFP.
Vêtu d'un polo noir, une écharpe autour du cou, Zinédine Zidane estime devant la cour que Christophe Alévêque a dépassé les limites. S'il "accepte la critique", le champion du monde 98 ne tolère pas d'avoir été "insulté." Celui qui n'avait jamais attaqué quiconque en justice avant cette affaire juge qu'à l'égard de sa femme, ses enfants et sa famille, "c'est juste pas possible." D'après son avocat, Me Carlo Alberto Brusa, les propos "blessants" de Christophe Alévêque ont "touché l'honneur" de l'ex-numéro 10 emblématique des Bleus, très ému à la barre. "Je suis là parce que j'ai été insulté comme jamais je n'ai été insulté. Ça ne passe pas", a-t-il ajouté, venu spécialement de Madrid pour le procès en appel. La star réclame désormais 1 euro symbolique de dommages et intérêts alors qu'il avait demandé en première instance 75 000 euros, qu'il s'était engagé à verser à une oeuvre caritative.
De son côté, Christophe Alévêque a assuré qu'il n'avait "personnellement rien contre M. Zidane" et qu'il s'était attaqué au "symbole", à "l'icône". "Mais personne n'est intouchable. J'ai dit beaucoup plus de mal du président du FMI ou du pape. Pour moi, il n'y a pas de tabou. Zidane est un personnage public, une icône. C'est le travail d'un humoriste que de mettre le doigt où ça fait mal. Mon moteur, c'est la colère contre des gens à qui on ne peut rien dire", a-t-il expliqué, dans une ambiance glaciale entre les deux hommes, qui n'ont pas échangé un regard. Christophe Alévêque avait également reproché à Zidane d'avoir reçu 11 millions d'euros pour soutenir et faire la promotion de la candidature du Qatar à l'organisation de la Coupe du monde 2022. Une somme que l'ex-star des Bleus, et peut-être prochainement sélectionneur, avait reversée à une de ses fondations. Zizou saura s'il remporte ce match retour le 7 mars prochain, date à laquelle la cour d'appel rendra son jugement.