Bérénice Bejo a été appelée sur scène de l'Olympia ce vendredi 23 février 2024, dans le cadre de la 49e cérémonie des César, pour remettre celui du meilleur film de court-métrage d'animation, finalement attribué à Eté 96. Mais ce n'était pas un moment évident pour la star de The Artist, puisqu'elle passait juste après Judith Godrèche, qui a prononcé un discours contre les violences sexistes et sexuelles, elle qui accuse les cinéastes Benoît Jacquot et Jacques Doillon de viols sur mineure.
"Nous pouvons décider que des hommes accusés de viols ne puissent pas faire la pluie et le beau temps dans le cinéma. Ca, ca donne le ton, comme on dit. On ne peut pas ignorer la vérité. On peut pas être à un tel niveau d'impunité, de déni, et de privilège qui fait que la morale nous passe par-dessus la tête. Nous devons donner l'exemple. Ne croyez-pas que je vous parle de mon passé, qui ne passe pas. Mon passé, c'est aussi le présent des 2000 personnes qui m'ont envoyé leurs témoignages. Le monde nous regarde, nous avons la chance d'être dans un pays où il parait que la liberté existe. Alors, avec la même force morale que nous utilisons pour créer, ayons le courage de dire tout haut ce que nous savons tout bas....", a déclaré l'actrice, devant un public ému.
Bérénice Bejo l'était aussi, émue. "Je crois qu'on est tous d'accord pour dire que c'est très difficile de passer après le discours de Judith Godrèche. Un matin, j'ai allumé ma radio, et je suis tombée sur ta voix, j'étais en train de petit-déjeuner avec ma fille de 12 ans et demi, et tout s'est arrêté dans ma cuisine. Ma fille était extrêmement choquée. Et cela nous a permis de parler. Merci d'avoir parlé, d'avoir permis à tout le monde de parler.", a-t-elle déclaré, en faisant alors référence au moment récent où Judith Godrèche a pris la parole pour dénoncer les faits dont elles auraient été victime, et incité les femmes à sortir du silence. Un moment fort en émotion.